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baron Grüsinger pour l’Allemagne, H. B. Harvey pour la Grande-Bretagne, Maissa pour l’Italie, Steeg pour la France. Nouvelle protestation de la Porte, le 1er septembre : elle se déclare dans « l’impossibilité absolue » d’adhérer aux propositions des ambassadeurs ; nouvelle note de ceux-ci le 19, où ils signifient que les délégués seront rendus à leur poste à Salonique le 1er octobre. Le gouvernement impérial proteste encore, le 30 septembre : « S’il s’oppose à l’adjonction des délégués étrangers, c’est parce qu’elle constitue une ingérence directe dans les affaires purement intérieures du pays et porte la plus grave atteinte à son indépendance et à ses droits souverains que les puissances elles-mêmes se sont, à maintes reprises, engagées solennellement à respecter. » Autre note des ambassadeurs le 7 octobre ; refus derechef le 14 ; le 27, le Sultan ne consent pas à accorder aux ambassadeurs l’audience collective demandée par eux. Cette fois, la Russie et l’Autriche-Hongrie proposent une manifestation navale. Mais, ici, l’accord des puissances cesse d’être complet : l’Allemagne déclare qu’elle ne participera pas à la démonstration. Les cuirassés des cinq puissances ne s’en rassemblent pas moins au Pirée, sous le commandement supérieur du vice-amiral autrichien Ritter. La Porte ayant rejeté une dernière note des puissances, l’escadre internationale apparaît, le 27, devant Mételin et procède à l’occupation de la douane et des postes et télégraphes, puis elle se dirige sur Lemnos. Il fallait céder : l’Allemagne, qui s’était abstenue de coopérer aux mesures militaires, conseillait elle-même à la Porte de ne pas prolonger sa résistance. Le 4 décembre, une note annonce la capitulation. On négocie encore pendant quelques jours sur des questions de rédaction : la Porte obtient que la commission sera nommée pour deux ans ; qu’elle comptera un Ottoman parmi ses membres qui seront désignés sous le titre, non de délégués mais de conseillers ; que les budgets examinés par la Commission ne deviendront définitifs qu’après sanction impériale ; modifications de détail destinées à sauvegarder les apparences de l’intégrité de la souveraineté ottomane Mais le Sultan accepte d’un même coup les additions proposées, le 9 mai, au projet concerté entre la Porte et la Banque ottomane, c’est-à-dire l’institution de conseillers financiers, et le règlement élaboré par la Commission elle-même ; il consent à prolonger de deux ans les pouvoirs de l’Inspecteur général ; il accepte la prolongation, pour une