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NOUVEAUX APERÇUS
SUR
JEAN-JACQUES ROUSSEAU


Jean-Jacques Rousseau, a new study in criticism, by Frederica Macdonald (2 vol. in-8o, Londres, 1906). — Cf. du même auteur, Studies in the France of Voltaire and Rousseau (in-8°, Londres, 1895), et les fragmens de ces ouvrages publiés en traduction française dans la Revue des Revues des 15 mars 1900 et 1er et 15 août 1906.
Jean-Jacques Rousseau, par M. Jules Lemaître, 1 vol. in-18, Calmann-Lévy.


De période en période, la discussion se rouvre sur le cercueil de Rousseau. Des critiques différens reprennent les mêmes questions, sans fatigue et sans les épuiser ni les résoudre : fut-il égoïste, ingrat, perfide, vaniteux, pervers, ou tendre, généreux, reconnaissant, sincère en toutes choses, loyal envers ses amis ? S’il fut coupable des fautes ou des bassesses qu’on lui impute, dans quelle mesure sa responsabilité est-elle atténuée par ses maladies et son état mental ? Fut-il fou, ne le fut-il pas ? S’il le fut, quand le devint-il, quelles furent les causes et la nature de sa folie ? Faut-il admirer et plaindre en lui un « homme vertueux » victime de la calomnie, ou condamner un monstre d’hypocrisie et de charlatanisme ? Les réponses ne s’accordent pas. Elles ne se sont jamais accordées. S’accorderont-elles jamais ? On en douterait, en pensant aux colères, aux rancunes et aux manifestations quasiment cultuelles qu’on a récemment provoquées en touchant à ce grand mort. C’est que le problème de son caractère n’est pas, comme il devrait l’être, un simple