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M. Albert de Rochas a publié (1905) des photographies de « doubles… »

Les moulages dans la paraffine, l’argile ou la terre glaise ont été faits avec Eusapia Paladino. On trouve dans le dernier livre de M. Albert de Rochas la photographie d’une empreinte des doigts et d’une empreinte de figure faites à distance par ce célèbre médium. Dès 1875, comme le rappelle Mac Nab, Aksakof avait pris « des moulages de pieds et de mains de fantômes, d’une seule pièce et sans raccords. »


Tous ces faits sont évidemment troublans. Mais je ne les crois pas encore de nature à entraîner une conviction scientifique.

Je n’insisterai pas sur l’objection de l’hallucination. Quoiqu’il y ait des hallucinations en commun, cette explication ne peut guère s’appliquer qu’aux expérimentateurs qui opèrent seuls (ce qui est exceptionnel) ou à des observateurs peu entraînés aux recherches scientifiques. La grosse objection reste la fraude, consciente ou inconsciente. La Tricherie n’a certes pas été constatée dans tous les cas ; mais elle l’a été dans un nombre tel que cela jette un grand discrédit et une vraie suspicion sur tous les autres.

Ainsi, pour les photographies, la fraude a été démontrée pour la première période, notamment pour Mumler en Amérique et Buguet à Paris, qui ont fini en police correctionnelle. M. Guebhard a impressionné les plaques avec un doigt artificiel en caoutchouc, rempli de sable, d’eau ou de grenaille comme avec des effluves humains et a montré les erreurs que l’on peut commettre en omettant uniquement d’agiter son « révélateur. » Pour les empreintes d’Eusapia, « les deux premières épreuves, dit le docteur Surbled, font croire qu’Eusapia a produit elle-même l’empreinte de ses doigts sur le mastic et la dernière n’établit pas qu’elle y a été étrangère. » L’obscurité et le « cabinet » avec son rideau, nécessaires à toutes les séances de matérialisation, sont un élément de suspicion dont la Revue spirite ne diminue guère la valeur en faisant remarquer que la chambre noire est indispensable aux photographes et que, dès la conception, le principe vital a besoin pour se développer de se réfugier « dans l’obscurité des entrailles maternelles. »

« Les phénomènes lumineux, dit M. Maxwell, sont aisés à