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trop le répéter : Jamais un navire n’aura trop de moyens de se procurer du charbon et de rembarquer rapidement.

Je ne conçois pas, pour ma part, que l’on ne mette pas sans retard à l’étude les questions suivantes :

1° Installations indispensables à bord de navires, pour charbonner rapidement ;
2° Installations nécessaires dans les ports et les points d’appui (quais, appontemens, chalands, chemins de fer, etc.) ;
3° Création de ravitailleurs pourvus d’apparaux puissans et nombreux.

Impossible, jusqu’ici, de démêler, au moins en France, une idée directrice à ce sujet. Chacun « navigue à la part, » comme disent les marins du commerce. Le choix des types, leur protection, leur armement, absorbent toute l’attention des Conseils, des ministres, du Parlement. Certes, le choix des types de bâtimens, la recherche continuelle des améliorations possibles, méritent des discussions approfondies. Mais ne convient-il pas aussi de s’occuper très activement des moyens d’alimenter les navires et de les ravitailler, de les rendre utilisables, enfin ? La prochaine guerre sérieuse en montrera non seulement l’utilité, mais la nécessité absolue, soyez-en sûrs. La marine ne s’improvise pas et le temps est passé où le « débrouillez-vous ! » tenait lieu de tout. L’art de la guerre s’est singulièrement compliqué. Il faut aujourd’hui prévoir le plus possible et ne laisser au hasard ou à l’inspiration du moment que les questions impossibles à trancher par avance.


COMMANDANT DAVIN.