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colonie elle-même. Nous admettons que le budget métropolitain doit contribuer à cette dépense pour 30 millions et celui de l’Indo-Chine pour 90 millions, et qu’un délai de six années est nécessaire à la bonne exécution du plan. On ne peut songer à imposer aux finances de l’Indo-Chine un surcroît de dépenses de 15 millions par an ; c’est donc à l’emprunt que la Colonie doit faire appel. Cet emprunt est justifié par l’urgence de la dépense, et par son caractère momentané et extraordinaire : la dette motivée par l’outillage économique de la Colonie est actuellement de 200 millions, elle sera de 290 ; ce chiffre n’est pas exagéré pour un budget annuel de 115 millions ; il s’agit d’une augmentation de dépenses d’environ 500 000 francs par an pendant six ans, soit 3 millions au total à partir de la sixième année. Cette charge sera d’autant plus facilement supportée que les récentes constructions de chemins de fer augmentent la richesse du pays ; si contre toute attente elles se trouvent trop fortes, des économies correspondant aux nouvelles charges s’imposeraient absolument. Mais nous sommes persuadé que l’équilibre se trouvera facilement ; d’ailleurs, les ressources des caisses de réserve, dont le total dépasse 15 millions, assurent l’élasticité et mettent à l’abri d’un mécompte momentané.

Quant aux charges métropolitaines, elles ne doivent pas paraître dans le budget. En effet, le budget des Colonies comprend actuellement 7 millions pour l’achèvement du programme de 1900 ; les dépenses de la Marine sont très variables, en moyenne 6 millions et demi. D’ailleurs l’achèvement de Bizerte, qui, avec l’arsenal de Sidi-Abdallah, a coûté déjà environ 38 millions à la Marine, laissera disponibles les crédits annuels destinés à l’exécution de la loi de 1900 : cette moyenne de 6 millions et demi pour six années est donc un minimum. Sans charges nouvelles, le budget métropolitain dépensera donc 13 millions et demi par an pour la défense coloniale. En six ans, le total serait de 81 millions ; additionnée aux 90 millions de l’emprunt indo-chinois, nous obtenons 171 et nous avons vu que 160 millions suffisent pour assurer l’exécution complète du plan de la défense navale et terrestre de l’Indo-Chine et 9 millions à celle de Dakar, soit un total de 169. Il reste donc 2 millions de marge pour l’imprévu, dont la part est dans le cas présent très restreinte. Les économies à réaliser dans les colonies du Pacifique et des Antilles se montent à plus de 2 millions, elles serviront à l’entretien