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leur centre, à portée des réserves dont il dirige froidement l’action successive d’après les renseignemens qu’il reçoit des divers points de la ligne. Les communications téléphoniques du champ de bataille sont beaucoup plus sûres, plus rapides que l’emploi d’estafettes, qui en outre causerait des pertes inutiles. Il faut donc prévoir le matériel nécessaire à leur installation.

La conservation de nos effectifs européens est liée à la création de sanatoria où ils puissent se refaire. Le Langbiang, après avoir été discuté sans mesure, paraît définitivement adopté pour la Cochinchine, dont le climat est particulièrement anémiant. Mettons-nous enfin à l’ouvrage ; après huit ans d’études, la question doit être au point.

Les casernemens sont insuffisans, surtout en Cochinchine, et leur approvisionnement en eau potable n’est pas assuré. D’assez fortes dépenses sont nécessaires sous ce rapport.

On le voit, il s’en faut de beaucoup que la défense de l’Indo-Chine soit assurée dans de bonnes conditions. Un certain nombre de mesures urgentes peuvent être prises immédiatement et sans dépenses nouvelles ; quelques économies sur le budget militaire des Antilles et du Pacifique, économies qui auraient dû être faites depuis au moins deux ans, suffiraient pour donner à nos troupes indigènes une solde leur permettant de vivre. Mais il faut bien constater qu’une forte dépense s’impose pour doter l’Indo-Chine des moyens de défense qui lui sont indispensables. L’exécution complète du plan établi par le Comité consultatif de défense coûterait 160 millions environ, 45 pour la marine et 115 pour les colonies. En déduisant les 9 millions nécessaires à l’achèvement des travaux de Dakar, il reste encore 40 millions disponibles sur les 97 millions votés en 1900 et 1901 pour l’organisation des points d’appui de la flotte aux Colonies ; il s’agit donc d’une dépense nouvelle de 120 millions environ.

Avec l’honorable M. Messimy (rapport sur les points d’appui de la flotte à la commission extra-parlementaire de la Marine), avec l’honorable M. Deloncle (rapport sur la défense de l’Indo-Chine à la même commission), avec l’honorable M. Le Hérissé, rapporteur du budget des Colonies pour 1906, nous pensons que les dépenses doivent être pour une large part supportées par la