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moyens de transport en commun des autres grandes capitales.

Les moyens de transport en commun, dont, en dehors des voitures particulières ou de louage et des nacres, dispose la population de Berlin et de sa banlieue sont composés :

1° D’un groupe de chemins de fer urbain, exploité par l’État, et formé par deux lignes, l’une diamétrale : la Stadtbahn, l’autre circulaire ; la Ringbahn ; le trafic annuel de ces lignes est d’environ 98 millions de voyageurs par an ;

2° D’un réseau urbain et suburbain de tramways à traction électrique, d’une longueur totale de 617 kilomètres et dont les 71 lignes transportent annuellement environ 283 millions de voyageurs ;

3° D’un chemin de fer électrique municipal, récent, d’une longueur actuelle d’environ 11 kilomètres, et ayant transporté, en 1902-1903, à peu près 24 millions de voyageurs par an ;

4° De nombreuses lignes de petits omnibus, à traction par chevaux, faisant un service très actif qui se totalise par environ 81 millions de voyageurs transportés chaque année.

Le premier de ces quatre groupes, qui a constitué au moment de son établissement un progrès sur le métropolitain de Londres, correspond assez aux deux premières lignes de celui de Paris. La Stadtbahn, ou ligne communale, est une diamétrale assez voisine de la Sprée, qui traverse Berlin en décrivant des méandres plus sinueux que ceux de la Seine dans Paris. Cette ligne prend naissance à l’Est de la ville, dans la gare de Silésie, se prolonge de ce côté jusqu’à la station de Stralau-Rummelsbourg, puis se dirige à l’Ouest vers la coquette ville de Charlottenbourg, en touchant à la gare de Lehrte. La Ringbahn, ou ligne de ceinture, comporte, comme la circulaire de notre métropolitain, une section nord et une section sud. La première relie par une ligne continue les deux stations extrêmes : Charlottenbourg et Stralau-Rummelsbourg ; la section sud, partant naturellement de ces mêmes points, se rabat en son milieu sur la gare de Potsdam, celle des gares berlinoises qui présente certaines analogies avec notre gare Saint-Lazare.

Conçu au lendemain de la constitution de l’Empire, ce système a été inspiré par le désir de faire bénéficier Berlin de l’établissement des lignes de chemin de fer construites à grands frais pour souder entre eux, autour de la capitale et à travers Berlin, les grands réseaux de l’Etat prussien.