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bénéfices, escomptés, permettraient des accords financiers, des réorganisations et des ententes donnant satisfaction aux besoins de la population de la banlieue parisienne, peut-être sans qu’il soit indispensable de relever les tarifs en vigueur. Ainsi serait assuré pour, tous les habitans de l’agglomération de Paris un service complet de transport en commun, grâce à l’électricité.


III. — BERLIN

Pour Berlin, nous considérerons, comme nous venons de le faire pour Londres et pour Paris, non seulement la capitale proprement dite, avec sa superficie de 6 300 hectares et sa population de 1 730 000 habitans, mais encore ses environs immédiats, avec les deux villes voisines de Charlottenbourg et de Schöneberg. C’est là l’agglomération berlinoise à desservir par les moyens de transport que nous allons succinctement examiner. Elle comprend une population de plus de deux millions d’âmes, répartie avec une très inégale densité sur environ 7 300 hectares, et cet ensemble est assez comparable à celui constitué par la ville de Paris limitée à son enceinte fortifiée.

Depuis un quart de siècle, j’ai fait plusieurs visites à Berlin. Bien que je constate volontiers que cette capitale est en grand progrès et que l’animation de certaines de ses voies principales y devient supérieure à celle de la plupart des autres métropoles de l’Europe centrale, la circulation ne m’a paru nulle part atteindre encore au degré d’intensité qui caractérise la vie de la rue dans les quartiers d’affaires de Londres et de Paris, surtout les jours de la semaine.

Si, peu après 1871, de puissans moyens de transport en commun ont été établis à Berlin, ce fut, on le sait, moins pour dégager les artères principales, qui n’étaient alors jamais rendues insuffisantes par des embarras périodiques entravant la circulation, que pour mettre en valeur, aussi rapidement que possible, les quartiers excentriques de la capitale agrandie du nouvel empire allemand et pour parer, en cas de guerre, à certaines mesures de concentration des armées. Les développemens donnés à, ces moyens de transport, depuis leur création, ont été, partout comme à Berlin, considérables. L’ensemble, surtout depuis la réorganisation des tramways et la création de la Hochbahn, peut soutenir sans désavantage la comparaison avec les