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fut complet, mais se réalisa un peu aux dépens de certaines lignes d’omnibus. La Compagnie prit bientôt la résolution de diminuer notablement ses services de banlieue, rendus moins utiles par l’établissement des réseaux de tramways départementaux Nord et Sud, et obtint une réorganisation de ses lignes d’omnibus de Paris.

En même temps qu’il créait ce premier réseau de tramways, le Conseil général faisait procéder à l’étude d’un réseau de chemins de fer destiné à mettre les différentes parties du département en communication avec une nouvelle ligne de ceinture, plus centrale que l’ancienne, mais reliée avec elle.

Cette conception fit l’objet d’études de 1873 à 1877 ; elle se modifia peu à peu jusqu’à devenir un projet de réseau métropolitain d’intérêt local ; mais alors le gouvernement, n’admettant un métropolitain que comme une jonction directe des grandes lignes, opposa son veto à sa réalisation. Ce conflit dura vingt ans.

Les réseaux de Tramways-Nord et Sud se constituèrent dans d’assez médiocres conditions, les résultats financiers du trafic étaient peu favorables. Mais le succès des tramways intérieurs conduisit la Compagnie des Omnibus à convertir en tramways ses meilleures lignes d’omnibus partout où les voies publiques se prêtaient à cette transformation à laquelle poussait d’ailleurs le Conseil municipal en prévision des besoins de la circulation pour l’Exposition universelle de 1878.

En 1877 et 1878, la Ville de Paris obtenait à son tour la concession, jusqu’au 31 mai 1910, de neuf lignes de tramways qu’elle rétrocédait à la Compagnie des Omnibus.

Un remaniement complet du réseau d’omnibus fut effectué à l’occasion de l’Exposition de 1878 sans diminuer le nombre des lignes, mais en tenant compte des modifications de service dues aux nouvelles lignes de tramways. Les cahiers des charges de rétrocession de ces lignes adaptaient aux tramways les dispositions du traité de 1860, maintenant les tarifs et la correspondance.

La faillite des Compagnies de Tramways du réseau départemental nécessita de nouvelles négociations avec la Compagnie des Omnibus, dont les services, en 1889, avaient été impuissans à desservir l’Exposition universelle ; mais l’entente ne se réalisant pas, le gouvernement, en vertu de ses droits régaliens, concéda directement, par décret du 5 juin 1891, le réseau départemental agrandi à trois Compagnies nouvelles de tramways.