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prolongation de la ligne de Sceaux à la station du Luxembourg. Il est actuellement question d’incorporer cette ligne souterraine au réseau métropolitain et des pourparlers sont en cours à ce sujet entre la Ville de Paris et la Compagnie d’Orléans.

On peut encore classer comme lignes de chemins de fer servant à la circulation des Parisiens dans la métropole : la ligne des Moulineaux qui, établie par la Compagnie de l’Ouest, va de la gare Saint-Lazare à la station du Champ-de-Mars par Asnières, Puteaux, le pont de Sèvres, le Bas-Meudon, les Moulineaux et Billancourt, et la nouvelle ligne électrique qui va de cette même station du Champ-de-Mars à Versailles.

Le service de banlieue pourrait tirer de ces deux lignes un bien meilleur usage ; mais le petit nombre des trains qui y circulent ne permet pas d’en obtenir tous les services qu’elles pourraient rendre à la population avec une exploitation moins calquée sur celle des lignes d’intérêt général.

Nous arrivons à présent aux détails de la création du réseau des tramways.

L’intensité de la circulation des piétons et des voitures, si rapidement croissante sur certains points et à certaines heures, a fait sentir aux autorités locales, dès 1870, la nécessité d’une nouvelle organisation des services parisiens de transport en commun Pour s’expliquer les difficultés qui, jusqu’à ce jour, ont retardé cette réorganisation complète, il suffira d’exposer le régime absurde qui s’est établi, d’abord par le traité de 1860 avec la Compagnie des Omnibus, puis par des concessions sans vues d’ensemble de lignes de tramways dans Paris ou dans sa banlieue. A peine en service, tantôt créées par des concessions directes de l’Etat, tantôt accordées par délibération du Conseil général de la Seine, tantôt résultant de la transformation d’anciennes lignes d’omnibus, ces lignes de tramways lurent atteintes dans leur vitalité par la création du réseau métropolitain, souterrain et à traction électrique, permettant d’aller très vite sans encombrer les voies publiques.

Cette création fut longtemps arrêtée par les protestations de la Compagnie des Omnibus et par la répugnance du ministère des Travaux publics à la confier à la Ville. L’Etat, en approuvant le traité qui lie cette Compagnie et la Ville, s’était formellement réservé le droit de concéder des entreprises de transport de voyageurs en commun, soit sur la