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demanda, et obtint en 1898, l’autorisation de substituer aux vieilles locomotives la traction électrique sur ses lignes. La transformation, entreprise par la branche anglaise de la Société électrique américaine Westhinghouse, est en cours et, depuis le mois de janvier 1905, les trains de la ligne Baker Street à Uxbridge, sont convoyés électriquement. Un phénomène intéressant s’est produit. Presque tout le trafic de banlieue qui se faisait jusqu’alors sur les lignes de la Compagnie du grand chemin de fer central, concurremment avec le trafic des grands parcours, passa à la nouvelle ligne électrique qui, sur une grande partie, est parallèle aux lignes du Great Central Railway.

Nous reviendrons sur la transformation des autres lignes du Metropolitan, celles de l’Inner Circle, qui, elles, sont toutes en tunnel, et dont on espère un rendement fort amélioré quand la traction électrique y fonctionnera exclusivement.

Une autre cause de la diminution des recettes du réseau métropolitain primitif est le déclassement. Sur ce réseau, il existe trois classes et les tarifs varient naturellement suivant la classe et les distances parcourues. Or, petit à petit, les voyageurs de 1re classe ont pris l’habitude de se contenter des secondes, et ceux des secondes de ne plus monter qu’en troisième. De telle sorte qu’en 1903, sur les 94 millions de voyageurs transportés, la presque-totalité était composée d’une petite proportion de voyageurs de deuxième et d’une immense majorité de voyageurs de troisième classe, ceux de première étant en infime minorité. Ces mêmes dépressions de rendement se sont fait sentir, bien que dans une proportion un peu moins accentuée, sur le réseau, du District qui comprend la moitié sud de la boucle antérieure et six lignes qui s’en détachent : deux vers l’Est, trois vers l’Ouest et une vers le Sud. Ce réseau a d’ailleurs moins de charges d’amortissement des dépenses de premier établissement puisqu’il a été formé en partie de lignes étrangères sur lesquelles la Compagnie District railways a obtenu, moyennant péage, le droit de faire circuler ses trains. Sur une longueur totale de 93 kilomètres, ces lignes étrangères représentent à peu près la moitié (27 miles, sur 58 miles). Le déclassement a amené la Compagnie à solliciter, au lieu du tarif primitif, fondé sur les parcours et la différence des trois classes, l’acceptation d’un tarif de zones avec deux classes seulement. Elle vient d’obtenir cette autorisation ; mais, comme son réseau se trouve