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Bolivar, seize au Callao, vingt dans des centres plus petits ; leur chiffre d’affaires annuel est de près de 12 millions de bolivars. A Campano, la colonie française très florissante compte plus de 300 membres ; presque tous sont des Corses qui s’occupent de commerce et d’agriculture, exportent des cafés, du cacao, des cuirs ; leurs capitaux représentent environ 40 millions de bolivars ; une Chambre de commerce française a été créée en 1895. A Cumana habitent plusieurs Français riches et honorés. Il y a six maisons françaises à Barcelona, autant à Rio Chico.

Partout où pénètrent nos nationaux, apparaît la cornette ou le voile des religieuses françaises. Appelées en 1899 par le président Rojas Paul, les sœurs de Saint-Joseph de Tarbes, sous l’énergique impulsion de leur supérieure, la Mère Saint-Simon, ont rapidement développé leurs institutions et multiplié leurs bienfaits ; c’est elles qui ont créé le premier enseignement sérieux pour les jeunes filles. A Caracas, elles ont deux collèges de filles, elles dirigent l’infirmerie de l’hôpital Vargas, l’asile d’aliénés, la Bienfaisance nationale (asile pour les vieillards et les orphelins ; ) à Puerto Cabello, elles ont un collège de jeunes filles et une école pour les petits garçons ; à Barquisimedo un hôpital ; à Valencia, un collège de jeunes filles, un asile d’orphelins, un hôpital civil et la Bienfaisance nationale. Dans tous leurs établissemens d’enseignement, les cours sont faits alternativement en français et en espagnol ; c’est ainsi que, persécutées en France, nos religieuses travaillent cependant pour le bon renom de leur patrie et la diffusion de sa langue. Des religieux français ont créé récemment un collège à Caracas. Un Comité de l’Alliance française, fondé à Caracas par des négocians français, est très prospère et rend de grands services ; notre littérature, nos livres sont très appréciés par toute la société cultivée.

Les communications rapides avec la France sont assurées par la Compagnie transatlantique dont les paquebots touchent aux principaux ports de la côte vénézuélienne. Enfin les relations télégraphiques avec le reste du monde sont assurées par cette Compagnie des câbles à propos de laquelle sont nées les difficultés actuellement pendantes entre les deux gouvernemens. La Compagnie française des câbles, société anonyme au capital de 24 millions de francs, a le monopole des communications télégraphiques sous-marines entre le Venezuela et les États-Unis et, par là, avec le reste du monde ; son premier contrat, signé