Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 31.djvu/802

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

possédait également bien la langue française et la langue latine. Avec le temps, le volume des épreuves augmenta. La brochure remplaça peu à peu la dissertation, et le livre à son tour remplaça la brochure. Dans l’intérêt de la science, pour obtenir des travaux plus sérieux et plus complets, la Faculté encourageait le mouvement. Elle-même conseillait aux candidats de choisir une question littéraire, un point d’histoire ou de philosophie et de les traiter à fond. Il en résulta, entre autres, une série de monographies étudiées de très près, accompagnées de documens inédits qui renouvelèrent ou agrandirent certaines parties de l’érudition. Les thèses devinrent si importantes et si considérables qu’elles recueillent régulièrement une part des plus belles récompenses que décerne l’Académie française. Depuis quarante ans, il ne se passe guère d’année sans qu’on leur attribue quelque prix Montyon, Bordin ou Marcelin Guérin. C’est dire qu’elles ont pris place parmi les productions les plus distinguées de la littérature française. Lorsque des hommes, tels que Gaston Paris et Octave Gréard présentaient aux suffrages de la Faculté l’Histoire poétique de Charlemagne ou la Morale de Plutarque, ils donnaient par là même au doctorat le caractère d’une grande institution universitaire et littéraire.


A. MEZIERES.