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UN
VOYAGE À SPARTE


IV[1]


XV. — UNE SOIRÉE SUR L’EUROTAS


Quelques débris informes, pour la plupart romains, désignent seuls l’emplacement de Sparte.
(Les Guides.)


J’avais une lettre pour un juge du tribunal de Sparte. Je le priai de me conduire au Platanistas. Il fut perplexe et désira en conférer avec un pharmacien de la grande place. Nous tînmes conseil dans la boutique. Je leur lus ce que dit Joanne.

— En longeant l’Eurotas, si nous laissons à gauche des terrains marécageux et, à droite, le village de Psychiko, nous franchirons un canal qui forme, avec l’Eurotas et la Magoulitza, une sorte d’île triangulaire : c’est, messieurs, votre antique Platanistas.

Cependant que je les instruisais, mon hôte, debout sur une chaise, cherchait parmi ses bocaux une crème vanillée rose :

— La plus nouvelle liqueur de Paris, disait-il en remplissant trois verres.

Je le priai de me remettre quelques cachets de quinine, dont il m’avoua que toute la population se nourrissait.

Ces deux aimables Spartiates se préparaient à visiter l’Exposition de Paris. Tout en me conduisant au Platanistas, mon

  1. Voyez la Revue des 15 novembre, 1er et 15 décembre 1905.