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quelques détresses, mais ne peuvent pas être accordés à tous ceux qui se trouveraient dans les conditions de les obtenir. Ce sont bien des secours au sens propre du mot, et même ceux qui ont cotisé pendant longtemps ne sont pas sûrs de les recevoir. L’aide va sans doute aux plus besogneux, aux plus dignes de pitié, mais n’assure pas l’avenir du clergé. La Caisse de secours peut être un rouage utile, lorsqu’elle est bien administrée, mais elle n’est, pas un rouage suffisant et, dans certains cas, la sentimentalité et le bon cœur de l’évêque semblent avoir une trop grande influence sur la répartition des allocations.

En définitive, les Caisses de secours sont mal organisées et insuffisantes à assurer les ecclésiastiques contre les hasards de l’existence. Elles n’accordent que des secours et non pas des pensions, ce dernier terme impliquant une idée de droit pour celui qui veut assurer son avenir. Elles fonctionnent sans règles précises, les secours étant accordés proportionnellement aux revenus, mais sans la recherche d’une répartition sûre, garantie, et mathématique.


Reste le second organisme, la Caisse nationale des retraites ecclésiastiques, la fameuse Caisse du Remords, créée en 1853.

Les ressources de cette caisse se composent de 216 000 francs de rentes provenant de la première dotation, de 300 000 francs environ pris sur le budget des Cultes et des revenus non employés dans les exercices précédens. Voici quel en était l’état au 31 décembre 1902 :


Solde au 31 décembre 1901 652 520 fr. 93 c.
Recettes de 1902 516 476 fr.
Total des recettes 1 168 996 fr. 93 c.
Sommes ordonnancées en 1902 536 958 fr. 31 c.
Sommes réintégrées en 1902 99 342 fr. 30 c.
Net des sommes ordonnancées et dépenses de 1902 437 616 fr. 01 c.
Solde créditeur au 31 décembre 1902 731 380 fr. 92 c.


Le secours renouvelable est fixé à 500 francs pour les anciens desservans, et 600 francs pour les anciens curés. Ce ne sont là, nous le répétons que des secours et non pas des pensions. Pour les obtenir, il faut attendre que les titulaires actuels aient disparu, et il faut passer par toutes les conditions que nous avons déjà examinées.