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de 1 fr. 85 à 2 fr. 10 (établissemens de 25 à 99 personnes).

Il en est du tissage comme de la filature, à un degré plus frappant encore. Du coton à la laine, les salaires coïncident exactement : tissages de coton, département du Nord, établissemens qui occupent de 100 à 499 personnes, salaire moyen des ouvrières par dix heures : 2 fr. 05 ; tissages de laine, même département, établissemens analogues, salaire moyen : 2 fr. 05 (2 fr. 30 dans les établissemens occupant de 500 à 999 ouvriers et ouvrières, 2 fr. 45 dans les établissemens en occupant de 25 à 99 ; là, non plus, point de règle générale à tirer du plus ou moins grand nombre d’ouvriers employés). Et voici maintenant les salaires par catégories, (mais géographiquement mêlés, pris au hasard un peu partout, tels que les donne l’Office du travail) : industrie lainière, épisseuses (Charente), 3 fr. 80 ; doubleuses, (Seine-et-Oise), 2 francs ; rentrayeuses (Marne), 2 fr. 20 ; bobineuses, 0 fr. 85 : les ouvrières, sans désignation plus particulière, des Deux-Sèvres gagneraient ainsi 340 francs par an ; les rentrayeuses du Nord, 780 francs, soit, à 300 jours de travail, chômage annulé, 2 fr ; 60 par jour ; les brodeuses des Hautes-Pyrénées se feraient 400 francs, et les tisserandes des Deux-Sèvres 560 francs. D’autres tisserands ou tisserandes (Lozère) ne gagneraient qu’un salaire quotidien de 0 fr. 50 ; mais il s’agit évidemment de tisserands à domicile, qui tissent pour remplir les heures que le travail des champs laisse vides. Plus heureux, le tisserand de Lot-et-Garonne gagnerait 1 franc ; le bobineur de la Marne, 1 fr. 55 par jour ; des tisserands de l’Allier et des Deux-Sèvres, respectivement 1 000 et 700 francs par an. Dans les fabriques de draps, les salaires seraient : Ardennes, tisseurs, 600 francs par an ; Isère, tisseurs, 1 060 francs, épinceteuses et autres, 550 francs ; Lozère, fileurs, 2 fr. 75 par jour, 780 francs par an, canneteuses, 1 franc par jour, 310 francs par an, tisserands, de 1 fr. 75 à 2 francs par jour, de 540 à 620 francs par an, tisseurs, 2 francs par jour ; Tarn, épailleuses, 0 fr. 80 ; Ariège, tisserands, 2 fr. 50, énoueuses, 1 fr. 50 ; Tarn-et-Garonne, tisserands ou tisserandes, 200 francs par an.

Mais je transcris simplement à titre d’indication, sans les expliquer, ces chiffres qui ne se rapportent pas tous à « la grande industrie, » et qui ne me viennent pas d’une enquête personnelle[1].

  1. Salaires et durée au travail dans l’industrie française, t. IV. Résultats généraux, p. 174-175 et 212.