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était un peu meilleure : ménagez-la, au nom du bon Dieu, car elle est précieuse pour l’Eglise. Vous avez dû trouver quelque consolation dans une chose que vous a mandée ce bon abbé P.., et qui me faisait espérer un peu de vous voir à Paris avant mon départ. Il faut que je renonce à ce plaisir. Je m’en vais en Bretagne avec mon frère, pour travailler à l’ouvrage que j’ai promis, et qui exige de vastes recherches qui ne sont pas encore terminées.

Diverses raisons qu’il serait trop long de vous expliquer ont retardé jusqu’à présent la publication de l’article que vous désiriez. Il paraîtra dans le Mémorial prochain. C’est l’abbé Rohrbacher qui le fait ; j’espère que vous en serez content.

Je suis toujours extrêmement content de la personne dont vous m’aviez parlé. C’est la Providence qui l’a choisie dans des vues d’avenir. Il est impossible d’imaginer un ensemble de qualités plus convenables. Prions pour le succès de son œuvre.

Quant à l’autre, il a peine à s’arracher à Paris, d’autant plus qu’il ne se fait pas une image fort agréable du genre de vie qui l’attend dans sa province. Il part cependant bientôt, c’est-à-dire, je crois, dans la semaine de Pâques.

On assure que M. Tharin a enfin donné sa démission de Strasbourg, attendu que le Roi ne recule pas. Voilà M. de Trevern bien heureux : pour le diocèse qu’il va gouverner, c’est autre chose. Je n’ai pas besoin de vous rien dire des dernières nominations. C’est le développement d’un système dont il n’est que trop facile de prévoir les résultats. Toutefois nous devons espérer toujours : Deus providebit. Chaque jour les saines doctrines font des progrès dans le clergé. Le grand obstacle, ce sont les Sulpiciens et les Jésuites.

Adieu, mon très cher ami : vous savez avec quel respect et quelle tendresse je vous suis dévoué.

F. M.


A La Chênaie, le 25 septembre 1827.

Vous ne doutez pas, mon cher et respectable ami, que je ne vous eusse écrit plutôt, si cela m’avait été possible ; mais il m’a fallu beaucoup de temps avant de pouvoir soutenir une courte et légère application. J’ai été si près de la mort, que quelques minutes encore du même état, c’en était fait : il n’y avait plus ni