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démontrer, a dû être primitivement le verso, on lit ces quelques lignes dont je figure la disposition :


Voici comme il faut arranger cela
dire en quattre vers que sur le rivage de telle
île (la plus près de Délos) un jeune esclave Délien
venait dire ceci, chaque j. (our)
Après son discours il se lève…


Le reste de la page est occupé par un scénario en prose d’une quinzaine de lignes où il n’est fait aucune mention du discours de l’esclave et se termine par une ébauche des derniers vers du poème.

Le mot cela et le membre de phrase, après son discours, que précède un blanc semé de points, indiquent clairement que le discours de l’esclave qui est, à peu de chose près, tout le poème, était déjà écrit. En effet, tournons le feuillet, et nous trouverons au verso, à l’envers, au tiers de la page dont le haut a été laissé en blanc comme pour indiquer, sinon la place du titre (Chénier n’en mettait presque jamais), du moins le commencement du poème, tout le premier morceau qui débute par ce vers :


Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs,


et s’achève sur cet autre :


Son fils esclave meurt loin de sa main chérie.


Passons au second feuillet.

La plus grande partie du recto est occupée par la fin du poème ébauchée au premier feuillet. Les vers sont repris et définitivement corrigés. Au bas de la page, après deux lignes de prose et deux vers dits par la jeune fille, commence le discours sur les vicissitudes de la vie humaine que lui tient son père. Ariston de Ténos, le maître de l’esclave Hermias. Ce discours se termine au verso, dans un petit espace blanc du demi-feuillet, à l’envers. Sur l’autre moitié du feuillet, après l’avoir remis à l’endroit, on lit, d’une écriture menue et serrée, sauf quelques blancs réservés et remplis postérieurement par des vers dont l’encre est beaucoup plus pâle, tout le reste du poème à partir de :


O Vierge infortunée, était-ce la douleur…