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ici, comme naturellement, sur les œuvres d’hospitalisation.

J’ai visité aussi le service où se fait l’incinération des mouchoirs : dans des fours spéciaux et des boîtes ad hoc, et les cendres sont enterrées… « Mais le reste du linge, où le faites-vous blanchir ? — Hors de Londres, chez une blanchisseuse, » Avec le linge de ses cliens…

Cet hôpital ne suffit pas aux demandes, 318 lits seulement. Les tuberculeux pulmonaires attendent huit et neuf mois leur admission dans l’un des trois établissemens de ce genre, à Londres. Celui-ci est le plus grand. Tous les hôpitaux généraux ont quelques tuberculeux dans leurs services. Quelques-uns leur ont consacré des balcons pour la cure d’air. Des sanatoriums de plein air reçoivent aussi des malades, mais tout cela est insuffisant, surtout pour abriter les indigens. Une nouvelle fondation sera inaugurée ces jours-ci à Camberley. J’ai vu aussi les plans d’un grand sanatorium établi à Midhurst. Mais la plupart de ces maisons ne sont pas gratuites. Certaines exigent plusieurs guinées par semaine. Il est évident que les pauvres n’en pourront profiter que par exception.


Juin vient de finir, et voici que j’ai parcouru tous les grands hôpitaux, sans compter quelques-uns des petits : le « London Tempérance, » où toute boisson alcoolisée est interdite, même à titre de traitement médical, — le « Middlesex Hospital, » avec son étage spécial pour les cancéreux, où les salles dépassent en élégance et confortable ce que j’ai vu ailleurs, « parce qu’ils sont là pour toujours, les pauvres gens ! » — le « Westminster, » avec ses jolies petites salles où les malades se sentent chez eux ; — et le « King’s Collège, « justement renommé pour ses études médicales et pour sa haute idée du « nursing, » — et des hôpitaux d’enfans : « East London, » « Evelyna Hospital, » d’autres encore, tous en plein faubourg où sévissent toutes les formes de la tuberculose avec ses hideuses conséquences…

Après ces visites successives, on peut se figurer assez nettement ce que doit être, pour un esprit anglais, l’idéal d’un hôpital. Le plus beau, le plus brillant, le plus luxueux, le budget le plus fort, voilà ce qui l’attire et lui sourit. On en jugera par une description que je cueille en un périodique illustré. Il s’agit de l’hôpital Saint-Bartholomew, si ancien et hors d’usage qu’il est