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cet effet. Les primes annuelles varient suivant l’âge de l’inscription. Moyennant le paiement de 19 fr. 60 par mois à partir de 25 ans, une infirmière recevra, à 55 ans, 30 livres sterling, soit 750 francs de pension annuelle. Ce chiffre paraîtrait peu élevé si le fonds de réserve, dû à des charités privées et employé uniquement à améliorer la condition des participantes, ne venait ajouter à la pension servie des majorations assez fortes.

Quant au secours de maladie, ou de chômage, il dépend d’une caisse distincte, qui accorde aux adhérentes des subventions votées par le comité qui la gère. Cette caisse est bien dotée et les sommes considérables qui lui ont été affectées par des bienfaiteurs assurent son avenir.

On ne s’étonnera pas du très grand nombre d’adhérentes que compte le R. N. P. F. N. (Royal national pension Fund for Nurses), si l’on sait que telle institution ayant pour but de fournir des infirmières à domicile aux malades riches, celle de Cavendish Street, par exemple, fait par an un chiffre d’affaires se montant à plus de 45 000 livres sterling, près d’un million. Cette somme est produite par le travail de plus de 500 nurses, qui reçoivent leur salaire par l’intermédiaire de l’association de Cavendish Street, après prélèvement de 10 pour 100 pour frais généraux.

En dehors de l’appoint donné à son contingent par les associations privées, le R. N. P. F. N. reçoit la coopération de presque tous les grands hôpitaux londoniens. — Guy’s Hospital, par exemple, opère lui-même les premiers versemens des infirmières engagées à son service. D’autres établissemens, ayant tenté d’abord d’organiser leur caisse de retraite spéciale, se rallient à ce fonds commun afin de faire bénéficier leur personnel des avantages de cette institution.

On le voit, l’infirmière est ici à l’abri, autant que faire se peut, de la misère qui menace toute femme vivant de son seul gain. Elle a des garanties financières, des appuis sérieux qui ne lui manqueront pas ; ses intérêts seront sauvegardés par des amis dévoués. M. D… est tout prêt à plaider leur cause ; on le sent à la seule inflexion de sa voix lorsqu’il prononce cette assertion qui ne paraît pas singulière : « We take here entirely the nurse’s side. Ici, nous prenons toujours le parti des nurses. »

Le désir d’approfondir encore la question des infirmières me mène au London Hospital où l’instruction, me dit-on, est excellente. J’y pénètre par l’école médicale et traverse de grandes