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Vous devez vous rendre habile :

1° A panser les ampoules, brûlures, blessures et plaies, à appliquer des fomentations, cataplasmes, petits pansemens ; à donner des injections sous-cutanées ;

2° A poser des sangsues ;

3° A administrer des remèdes aux malades des deux sexes, et des soins aux femmes ;

4° A appliquer des bandages, et les médications usitées en gynécologie ;

5° A frictionner le corps et les membres selon la meilleure méthode ;

6° A prendre soin des malades impotens : les remuer, changer, nettoyer, nourrir, maintenir au chaud (ou rafraîchir), éviter ou panser leurs escarres, les changer de position ;

7° A confectionner des bandes, des attelles, garnir des gouttières ;

8° A faire les lits des malades et changer leurs draps sans les lever ;

9° Vous devrez assister à des opérations ;

10° Savoir préparer le gruau, le manioc, les œufs au lait, les puddings, les boissons pour les malades ;

11° Connaître la ventilation, maintenir les salles fraîches et aérées la nuit comme le jour ; vous aurez soin que la plus grande propreté soit observée pour tous les ustensiles, aussi bien d’usage personnel que de cuisine ;

12° Prendre une observation exacte des malades en ce qui suit : — l’état des sécrétions, de l’expectoration, du pouls, de la peau, de l’appétit ; l’état cérébral, tel que le délire ou le coma ; la respiration, le sommeil, l’état des plaies, les éruptions, les excrétions, l’effet de la diète, des stimulans ou des remèdes ; noter la température, le pouls et la respiration ;

13° Et apprendre à soigner les convalescens.


Telle est la science que devront posséder les infirmières. Ce ne sera pas trop de quatre années de stage pour acquérir l’expérience qui, seule, les rendra vraiment capables de l’appliquer. Et si simples que paraissent ces notions, elles comportent cependant un si parfait ensemble de qualités morales que les quatre ans peuvent ne pas suffire… Mais alors le cas est désespéré. Au contraire, on voit des élèves d’un an ou deux dont les capacités dépassent celles de leurs compagnes plus anciennes. Le droit de congédier les irréductibles reste d’ailleurs, on l’a vu, en tout temps, à la « matron. »

Outre ces élèves qui reçoivent tout de suite un salaire, il est une catégorie, et qui tend de plus en plus à prendre sa place, de « paying probationers, » postulantes payantes. Celles-là, avec les mêmes devoirs, gardent la liberté de se retirer au bout de deux ans de services dans l’hôpital. Elles versent, pour entrer, 750 francs, — ou 1 300 francs, si leur engagement doit être de plus courte durée encore. A part cette différence, leur vie est la même,