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raisons pour lesquelles cet hôpital devrait recevoir plus de secours de la part du public charitable, particulièrement des femmes.

« 1° Les seules recommandations qui soient acceptées sont pauvreté et maladie ;

« 2° Il est gratuit pour les femmes de toute condition ;

« 3° C’est le seul hôpital gratuit spécial aux femmes de Londres ;

« 4° Les femmes de toute religion y sont admises ;

« 5° Il est gratuit pour les malades de toute contrée anglaise ;

« 6° Tous les membres du corps médical y donnent leurs services gratuitement ;

« 7° Il a des dettes ;

« 8° Il a grand besoin de fonds pour défrayer les dépenses courantes nécessaires. »

Faut-il avouer que de ces huit titres à la charité, deux ou trois seulement me touchent ? J’ai visité l’établissement, — une bonbonnière pour malades. La chirurgie pour femmes y est tout spécialement développée et de façon à faire école, non seulement dans le pays, mais dans le monde entier. C’est du moins ce que nous apprend le prospectus de la maison. Mais nous accusera-t-on d’avoir le cœur dur si nous crions au gaspillage ? Pour 44 malades en moyenne, près de 150 000 francs de dépenses annuelles dont 15 000 de salaires aux nurses. Chaque femme a sa chambre, son infirmière, des fleurs, des tableaux, de jolis meubles. Décidément, ne jugeons pas la charité anglaise. Admirons… de peur de manquer à celle qui ne connaît pas de frontières.


« Dans une rue tranquille du vieux quartier de Bloomsbury, entourée de hauts murs et de grands arbres, se voit une antique demeure, d’aspect singulier, dont l’intérêt n’est pas seulement archéologique. La structure n’en est guère esthétique, car les briques qui la composent ont perdu les teintes brillantes qui sans doute égayaient jadis de leur reflet le pâle feuillage de son jardin. Il y a longs jours, en effet, que la bâtisse a revêtu cette nuance olivâtre, empreinte caractéristique mise par le temps sur la brumeuse ville de Londres. Cette maison a sa loge de portier, sa terrasse miniature avec son perron conduisant à une pelouse jalousement entretenue, ses corniches de pierre au-dessus des fenêtres, son portique de classique allure