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à souffrir. C’est pour tant de malheureux la compensation de l’avenir, la source où se puise la persévérance, parce que la foi s’y renouvelle. Ah ! oui, elle est indispensable et on l’a compris ici, la fameuse « paire d’ailes » que d’aucuns voudraient retirer à l’humanité qui pâtit.

Visité l’Ecole de médecine annexe, ancienne et renommée. Les études y sont bonnes, paraît-il, et l’expérience clinique, qui étend sur un hôpital de 351 lits son champ d’observation, sans compter les nombreuses consultations externes, y peut être fructueuse. On sait qu’en Angleterre, les études médicales, participant du même régime que les autres branches universitaires, sont libres. Le système des inscriptions obligatoires précédant les examens de nos écoles d’Etat n’existe pas ici. Il est remplacé par la sanction officielle d’un ou de plusieurs examens passés devant une Université approuvée. Chaque hôpital général important de Londres peut ainsi avoir son école particulière, avec cours complets théoriques et pratiques, et si ce n’est pas pour l’établissement une source de bénéfices, c’est du moins un honneur dont il est fait grand cas.

Cette institution est sérieusement montée. Les étudians y trouvent pendant leurs quatre années d’études, toutes les ressources nécessaires en échange de leur contribution en argent, équivalente au total à 3 730 francs environ : cours complets, bibliothèque, associations diverses, y compris l’indispensable partie récréative, qui réunit ici sept clubs différens : rame, football (2 clubs), athlétisme, lawn tennis, golf, et même jeu d’échecs. On peut faire partie des sept simultanément, moyennant 25 shillings par an. Une « Graphic Society » encourage l’art parmi les élèves et organise chaque année une exposition de leurs œuvres.

L’école du Saint-George possède un musée scientifique où, à côté de curiosités tératologiques variées, on garde avec piété des souvenirs de John Hunter, — sa chaise et sa table de travail, — et, empaillé, le fameux oiseau porteur de la corne greffée par le savant. Son nom est en vénération. Une « Hunterian Society, » composée d’étudians de l’École, se réunit ici tous les quinze jours pour des travaux scientifiques en commun.


Vu ce soir le « Samaritan Free Hospital for Women, » Hôpital Samaritain. Il est réservé aux femmes, et le but en est exposé dans une carte-réclame que j’ai sous les yeux : « Huit