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réunissait volontairement, était en plein accord avec le vicar. Le procès, suivant la marche accoutumée, aboutit, en décembre 1885, à une suspension de six mois, puis, en mai 1887, à un emprisonnement auquel la Cour du Banc de la Reine se montra aussitôt empressée à mettre fin. Les efforts tentés pour obtenir une nouvelle incarcération échouèrent, après avoir mis en mouvement jusqu’à la Chambre des lords[1]. Visiblement, ces violences judiciaires étaient de moins en moins en faveur. Dès le début de ce procès, des Evangelicals de marque avaient tenu à témoigner qu’ils ne l’approuvaient pas, et la Church Association, elle-même, s’en était « lavé les mains[2]. » La persécution fut, du reste, particulièrement inefficace en ce cas. Le Rev. Bell Cox demeura dans son église, y continuant les mêmes pratiques, et, il n’y a pas longtemps, en juillet 1899, à l’occasion de la trentième année de son ministère dans cette paroisse, il a pris plaisir à rappeler, dans une adresse solennelle, les épreuves du passé et comment le Ritualisme en était sorti vainqueur[3].

L’affaire Bell Cox n’était pas finie, qu’en juin 1888, la Church Association rentrait en scène, en engageant deux nouveaux procès. L’un avait trait à un somptueux retable en marbre que le chapitre de S. Paul avait fait élever et qui n’avait pas coûté moins d’un million. Arguant de ce que la Vierge et le Christ en croix étaient représentés dans ce retable, les plaignans prétendaient faire condamner le chapitre à enlever un monument qui « tendait à encourager des dévotions superstitieuses. » L’évêque de Londres, qui était alors Temple, l’ancien rédacteur des Essays and Reviews, d’origine Broad Church, mais d’esprit droit et ouvert, usa du veto que lui attribuait le P. W. R. A., pour empêcher une poursuite qu’il jugeait sottement vexatoire. Attaqué lui-même, à ce sujet, par la Church Association, il se vit donner tort par la Cour du Banc de la Reine, mais la Chambre des lords, saisie en appel, reconnut, en 1891, son droit absolu de veto[4].

L’autre procès devait avoir des conséquences plus considérables. Désireuse de rétablir, par un coup d’éclat, son crédit

  1. History of the English Church Union, p. 216 à 285, 288, 289, 294 à 299, 325, 336, 346.
  2. Ibid., p. 279.
  3. The Church Times, 21 juillet 1899.
  4. History of the English Church Union, p. 304, 315, 319, 320, 324. — Life of Benson, archbishop of Canterbury, par A. C. Benson, t. II, p. 209.