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publiquement ses nouvelles dispositions. Dans le discours qu’il y prononça, il ne prétendait plus, comme il faisait naguère, que les questions débattues fussent définitivement tranchées par les lois existantes et par l’interprétation qu’en donnaient les cours de justice ; il reconnaissait l’extrême gravité » de ces questions ; puis, après avoir constaté les attaques dirigées contre le « présent système de législation et de judicature ecclésiastiques, » il ajoutait :


Je sais que vous estimez, avec moi, qu’en pareille matière, on n’a rien à gagner par violence d’action ou de parole. Ce que je veux recommander à tous ceux qui sont agités par les récens événemens, est ceci : Qu’ils demandent eux-mêmes clairement ce dont ils ont besoin… S’ils aspirent à certains changemens importans dans notre constitution actuelle, qu’ils indiquent explicitement quels ils sont, et ils peuvent être assurés que leurs suggestions seront examinées avec respect et calme… S’il y a quelque chose de défectueux dans la forme présente de notre plus haute Cour d’appel, qu’on ne néglige rien pour le corriger. Tous les vrais churchmen, désireux que l’Église puisse remplir sa mission céleste, s’efforceront, j’en ai la confiance, d’apaiser l’excitation qui est autour d’eux, et, s’ils se trouvent en face de sentimens puissans, ils s’appliqueront eux-mêmes, dans un esprit calme de prière, à examiner si quelques changemens doivent être opérés pour le plus grand bien de l’Église, et, dans ce cas, quels sont ces changemens[1].


Cette attitude était si nouvelle que les High churchmen, se souvenant du passé, ne l’accueillirent d’abord qu’avec méfiance et incrédulité[2]. À l’un d’eux qui témoignait quelque doute de ce genre, l’archevêque répondit, le 31 décembre 1880, par une lettre qu’il fit publier dans le Guardian ; il y renouvelait l’assurance que les évêques étaient disposés à prendre en considération les griefs des Ritualistes, et, faisant allusion aux pénalités subies par certains ecclésiastiques, il voyait, dans ce fait que des clergymen, par ailleurs irréprochables, considéraient de leur devoir » de s’exposer à ces pénalités, le signe « qu’il y avait quelques difficultés exceptionnelles dans les arrangemens actuels[3]. » Peu après, au commencement de 1881, M. Gladstone confirmait à Pusey les dispositions plus conciliantes qu’il constatait chez Tait. « Son ton, écrivait-il, semble entièrement changé, et je suis convaincu qu’il est. maintenant sincèrement, appliqué à faire une

  1. Life of Tait, t. II, p. 423, 424.
  2. Memorials of Dean Lake, p. 106, 107.
  3. Life of Tait, t. II, p. 431, 435 à 437.