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le pouvoir d’absoudre, et déniaient aux évêques, qui personnellement ne pratiquaient, pas la confession, toute compétence pour en apprécier le bienfait.

Pendant ce temps, le comité, nommé par la Chambre haute de la Convocation, était à l’œuvre, et préparait le rapport qu’on attendait de lui. Plusieurs évêques concoururent à ce travail, entre autres Tait et Wilberforce, cette fois d’accord. Leur rédaction, soumise, le 23 juillet 1873, aux évêques assemblés, rencontra une approbation unanime. Le dessein manifeste du rapport était de restreindre le plus possible ce que le Prayer Book obligeait à laisser subsister en fait de confession. Il commençait par rappeler que le « trente-cinquième Article affirmait que la pénitence ne devait*pas être comptée comme un sacrement de l’Evangile » et « qu’à en juger par ses formulaires, l’Église ne connaissait pas les expressions de confession sacramentelle. » Il indiquait qu’aux yeux de l’Église, le moyen normal pour le pécheur d’obtenir le pardon de ses péchés, par le sang de Jésus-Christ, et de trouver la paix, était de les déplorer et de les confesser soi-même au Dieu tout-puissant, avec volonté de s’amender ; ce n’était qu’exceptionnellement et au cas où quelques-uns ne parvenaient pas à rassurer leur conscience, qu’ils pouvaient s’ouvrir au ministre, et recevoir de lui, avec des conseils et avis spirituels, le bienfait de l’absolution. Encore faisait-on remarquer que, pour ce cas, le Prayer Book n’avait prévu aucune forme d’absolution. Obligé de constater que, d’après ce Prayer Book, le malade pouvait, s’il se sentait troublé, faire une confession spéciale de ses péchés, le rapport déclarait que l’absolution ne devait être donnée que quand le malade le désirait. Il ajoutait que « le ministre ne pouvait requérir du pénitent une énumération particulière ou détaillée de ses péchés, qu’il ne pouvait non plus requérir une confession privée préalablement à la communion, ni enjoindre ou même encourager la confession habituelle, qu’il ne pouvait enfin enseigner que cette pratique de la confession habituelle et la soumission à ce qu’on appelait la direction du prêtre étaient une condition pour atteindre à la plus haute vie spirituelle. »

Cette déclaration des évêques fut naturellement fort critiquée du côté ritualiste. Les laïques eux-mêmes joignirent leur protestation à celle des clergymen. Pusey assistait non sans angoisse à cette crise. « C’est une terrible tempête, écrivait-il… Le