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les membres ici présens de ce synode sont d’accord pour répudier la pratique de la confession habituelle, et qu’ils professent tous, de la façon la plus nette, que la notion sacramentelle de la confession est une très grave erreur. » Toutefois, les évêques ne se crurent pas en mesure de répondre immédiatement à la pétition, et ils se bornèrent, pour le moment, à nommer un comité chargé de préparer un rapport qui leur serait soumis, à leur prochaine réunion, en juillet. Si désireux qu’ils fussent, comme disait Tait, de « jeter bas la confession sacramentelle, to put down sacramental confession, » si convaincus qu’ils fussent d’être ainsi en accord avec l’usage de l’Anglicanisme et avec plusieurs de ses formulaires, ils ne pouvaient ignorer que le Prayer Book, dans l’Office « pour la Visite des malades, » prévoyait expressément cette confession et l’absolution qui la suivait ; de là, pour la rédaction de leur réponse, une difficulté qui leur parut sans doute exiger quelques semaines de réflexion.

En attendant, les protestans se démenèrent pour ameuter l’opinion. La presse fit rage. Des contre-pétitions furent présentées aux deux archevêques qui se déclarèrent en communion d’idées avec les adversaires du « système du confessionnal » et affirmèrent leur résolution de « faire tout ce qui serait en leur pouvoir pour en décourager l’introduction dans l’Eglise d’Angleterre. » Partout se tinrent des anti-confessional meetings où les orateurs rivalisèrent de violence souvent grossière. Fait curieux, ces orateurs ne s’en prenaient pas seulement aux « prêtres traîtres » qui avaient osé, par leur pétition, « insulter à la parole de Dieu ; » ils en voulaient presque autant aux évêques, qui, à leurs yeux, étaient trop mous et trop lents. Lord Shaftesbury, dans une immense réunion, à Exeter Hall, leur reprochait d’avoir consenti à examiner la pétition des 483, au lieu d’avoir rejeté aussitôt, avec un mépris indigné, ce « document dégoûtant » et de s’être écriés : « Au loin cet immonde chiffon, cette pollution de la femme écarlate de l’Apocalypse ! » Ce mécontentement contre les évêques trouvait écho à la Chambre des lords où l’archevêque de Canterbury était obligé, pour se défendre, de faire observer que la question n’était pas aussi simple que se plaisaient à le croire ceux qui critiquaient l’épiscopat. Bien qu’un peu étourdis par la violence des attaques, les défenseurs du confessionnal ne demeuraient pas bouche close. Eux aussi signaient des adresses et tenaient des meetings où ils revendiquaient pour les prêtres