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présente sans introducteur, à mettre la dernière main aux arrangemens, m’accueillent avec grâce. L’une d’elles est Mrs Gladstone, active collaboratrice de son mari, le Warden, le directeur, un homme jeune, mais déjà très expérimenté, qui, au sortir de Cambridge et de l’Université de Londres, s’est occupé d’œuvres sociales. Les résidens, au nombre de seize, vaquent plus ou moins, le jour, à leurs occupations et consacrent la soirée au seulement. Quatre cents associés, hommes et femmes, appartenant à la classe ouvrière du quartier Saint Pancrace, artisans, commis, petits employés, peuvent profiler des avantages offerts par la maison où il y a place pour tout, depuis les discussions de problèmes sociaux et politiques (smoking débats) jusqu’aux leçons d’économie et d’hygiène. La bibliothèque, le gymnase sont mis sans relâche à réquisition ; le salon et la salle à manger servent à des fêtes auxquelles est convié tout le voisinage, parens et enfans ; des conseils gratuits sont donnés en cas de procès ou de contestations quelconques par un légiste compétent, the poor Man’s lawyer. J’ai le temps de feuilleter les prospectus épars sur les tables : l’école de récréation du soir compte pendant les mois d’hiver 1 200 membres. Les mêmes enfans jouent l’été dans le jardin du duc de Bedford. Et le settlement a inauguré d’abord la première école publique de petits infirmes qui ait existé à Londres ; celle-ci s’est ouverte en 1899 avec 25 élèves ; ils sont maintenant 70, qu’amènent quotidiennement pour la plupart des voitures d’ambulance. Le système se répand. Sous les auspices du conseil de l’Instruction publique, dix cripples schools recueillent les enfans rachitiques ou impotens dont aucun n’eût pu être envoyé aux écoles ordinaires. D’autres grandes villes suivent l’exemple de Londres.

Installés ici dans des pièces parfaitement chauffées et ventilées ou dans le jardin, quand la saison le permet, les jeunes invalides reçoivent une éducation proportionnée à leurs forces. Des classes de dessin ou de couture préparent quelques-uns d’entre eux à un apprentissage plus sérieux dans d’autres écoles qui disposent de bourses. Tant qu’ils fréquentent Tavistock Place, le repas de midi leur est donné moyennant la modeste somme de quatre sous, ensuite le comité, où figurent les hommes et les femmes les plus compétens en matière d’éducation, s’efforce de suffire aux besoins des anciens élèves devenus apprentis. Ces distributions de secours intelligens exigent l’enquête attentive