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Monval dont les catalogues ne concordent plus avec la disposition actuelle depuis la réfection du théâtre en 1900, — nous retrace dans une aimable causerie qui met en valeur son goût si sûr de critique d’art et son information historique, les origines et la formation de cette collection poursuivie de 1680 à 1905, et si riche en portraits, statues, souvenirs, curiosités, décors, manuscrits ou autographes.

Comme pour les meilleurs exemplaires de l’art d’autrefois représentés à l’aide des procédés perfectionnés d’aujourd’hui dans toute une bibliothèque de volumes fort appréciés sur les Grands artistes (et dont les derniers sont sur Donatello[1], par M. Arsène Alexandre, Boucher[2], par M. Gustave Kahn, La Tour[3], par M. Maurice Tourneux, Hogarth'[4], par M. François Benoit), M. Henri Laurens, dans Les Maîtres contemporains[5], a pris l’heureuse initiative de faire connaître les peintures des artistes de notre temps avec la représentation de leur couleur même, de façon à donner l’illusion des originaux. L’Art et la Couleur, cette publication où l’on ne trouve que de l’inédit, qui répond parfaitement aux préoccupations des artistes et des amateurs désireux d’étudier non seulement la facture des peintres des nouvelles écoles, mais surtout de saisir sur le vif leurs dessins, leurs touches même et leur couleur. Par l’examen de toutes ces reproductions de tableaux, on jugera de l’effet obtenu et de la perfection de la ressemblance, et ces excellens résultats expliqueront l’accueil fait, en France et à l’étranger, à cet album, dont le premier volume renferme soixante-douze planches, avec un excellent commentaire de M. Léonce Bénédite.

Les amateurs d’art apprécieront comme il mérite de l’être le livre que M. Frédéric Henriet consacre à l’étude des Eaux-fortes[6] de Léon Lhermitte et qui prouvent que ce grand artiste est aussi bon aquafortiste que bon peintre.

Une publication, tout à fait originale, qui répond bien à l’éclectisme de notre époque, qui porte le témoignage de nos goûts et de nos mœurs, et qui prendra avec les années une valeur de plus en plus grande, c’est la collection déjà si recherchée des Maîtres de l’affiche[7]. Elle comprend cinq années renfermant les spécimens les plus intéressans de la chromolithographie murale au déclin du XIXe siècle, des chefs-d’œuvre dans ce genre de décoration, de marque essentiellement française et conforme aux tendances spéciales de l’école nationale. Quelle dépense d’invention a été faite par les « illustrateurs de la rue, »

  1. Henri Laurens.
  2. Henri Laurens.
  3. Henri Laurens.
  4. Henri Laurens.
  5. Henri Laurens.
  6. Alphonse Lemerre.
  7. Imprimerie Chaix.