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Le chef d’état-major de l’armée reste en fonction au ministère de la Guerre, en temps de guerre comme en temps de paix. Grâce à cette mesure, qui ne date que de quelques années, le gouvernement disposera, dès le début des campagnes, d’un auxiliaire précieux, compétent, pour désigner les buts à atteindre, pour coordonner les efforts à exécuter sur les différens théâtres d’opérations ; bien placé pour veiller à ce que rien ne vienne entraver la pleine initiative des chefs des armées dans le choix des moyens d’exécution…

En dehors de ses attributions pour la mobilisation et la concentration des armées, pour la préparation de leurs communications, de leur ravitaillement, l’état-major général de l’armée est chargé, en temps de paix, de veiller à l’instruction générale de l’armée, de suivre les progrès des armées étrangères : et il s’acquitte de ces graves fonctions avec une compétence, une suite dans les idées, des plus profitables à l’armée et au pays.

Ses études sur les armées étrangères, quand elles peuvent être divulguées, sont consignées dans la Revue militaire de l’étranger. Ce ne sont pas seulement des extraits, des résumés, des règlemens ou des publications sur les armées étrangères ; ce sont souvent des analyses, des discussions pleines d’intérêt et très goûtées de l’armée.

En même temps, l’état-major de l’armée fait paraître une Revue historique, dans laquelle il publie, campagne par campagne, les documens conservés aux archives du ministère de la Guerre et de l’État, ou même dans des collections particulières, et ayant trait aux guerres de nos chefs militaires les plus célèbres.

Aucun règlement concernant l’emploi de l’armée à la guerre, aucune modification de ces règlemens, ne se fait sans la participation de l’état-major de l’armée qui a su maintenir une concordance complète entre les règlemens des différentes armes, ainsi que l’unité de doctrine pour toute l’armée. Le règlement le plus important à cet égard, celui qui a trait au service en campagne, répond bien aux nécessités actuelles de la guerre, et est entièrement d’accord avec le haut enseignement de l’Ecole supérieure de la guerre. On peut même ajouter que les travaux de cette école ont joué un grand rôle dans le choix des principes qui forment la base de ce règlement.

D’un autre côté, l’Ecole supérieure a largement rempli sa