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Léon Say, dans son discours du 24 mars 1885 au Sénat, raconta l’histoire d’un petit domaine de la Rochette près Dijon, dont le revenu, 50 livres en 1523, s’élève aujourd’hui à 2 000 francs. Si au lieu de donner de la terre à son homme d’armes, le comte de Bussy-Rabutin l’avait gratifié d’une rente de même importance sur l’Hôtel de Ville, ses héritiers en retireraient peut-être 50 centimes.

M. Lallier indique les variations du prix de fermage, converti en argent et ramené au taux actuel des valeurs, pour un domaine de 67 hectares appartenant aux hospices de Sens :


Années Prix de fermage
1510 1 620
1549 2 330
1565 2 820
1574 3 000
1576 Pas de preneur
1598 670
1610 560
1649 840
1740 930
1780 980
1793 Pas de preneur
1796 900
1812 1060
1839 1450
1856 3 275

Aujourd’hui le domaine est loué 4 000 francs, net d’impôts ; autrefois le fermier supportait ceux-ci ; ils se montent à 700 francs, et, la ferme ayant maintenant 99 hectares, les hospices de Sens touchent 33 fr. 30 par hectare, 25 francs de moins qu’en 1875.

M. Dubost a étudié les baux[1] de vingt-six domaines appartenant aux hospices de Bourg. Le revenu a quintuplé de 1750 à 1866 :


Années Rente par hectare
1750 14
1774 18
1790 30
1796 45
1810 à 1825 30
1840 45
1856 50
1866 66
  1. Journal des Économistes, 15 juin et 15 juillet 1870.