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Le 12 juin 1901, fut soumise à la sanction impériale la loi élaborée par le Conseil institué au ministère des Finances, sous la présidence du grand-duc Alexandre. Elle modifiait du tout au tout l’organisation centrale et locale des ports de commerce. Jusqu’alors, l’administration des ports était du ressort du ministère de l’Intérieur : la loi du 12 juin la transféra au ministère des Finances. Seuls, quelques ports se trouvaient d’ores et déjà, par mesure exceptionnelle, placés sous le régime d’une administration locale dépendant du ministère des Finances : Odessa, depuis 1888 ; Riga, depuis 1893 ; Nicolaïew, depuis 1894 ; Saint-Pétersbourg, depuis 1895 ; Batoum et Berdiansk, depuis 1896. En vertu de la nouvelle loi, des administrations semblables seraient instituées, au fur et à mesure, dans tous les ports de l’Empire et soumises à l’autorité du ministère des Finances. L’Intérieur ne garderait que la direction de la police dans les ports. Les administrations des ports de commerce seraient placées sous la direction d’un comité, composé de délégués des divers ministères intéressés et présidé par le grand-duc Alexandre. À ce comité ressortiraient les questions concernant les travaux à entreprendre dans les ports. Les avantages de cette disposition consisteraient à hâter les solutions, en supprimant les échanges de correspondances entre les administrations compétentes.

Quant à l’administration locale des ports, elle était autrefois confiée à des conseils présidés par les gouverneurs ou les préfets. Dans certains ports, et non des moindres, ces conseils se réunissaient rarement : celui du port d’Odessa ne se réunit que vingt-sept fois de 1888 à 1895. Il y avait bien un capitaine du port, mais ce fonctionnaire n’était guère qu’un agent exécutif du conseil local.

La loi de 1901 institue des commandans de ports, investis du pouvoir et du soin de veiller à la bonne administration du port, et de rechercher tous les moyens susceptibles d’en développer le trafic. A eux appartiendra désormais le soin d’élaborer les projets de règlemens sur le service intérieur, de diriger le service des pilotes, de proposer les expropriations nécessaires à l’agrandissement, etc. Les anciens conseils locaux n’en continuent pas moins d’exister : mais, présidés par les commandans des ports, ils comprendront, outre les chefs de services publics, des représentai des municipalités, du commerce et de