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L’ALLEMAGNE CATHOLIQUE
ENTRE 1800 ET 1848

IV.[1]
L’ÉGLISE ET LES ÉTATS PROTESTANS. — L’AFFAIRE DE COLOGNE


I

Des concordats, négociés avec le Pape par les représentans des souverains, avaient, nous l’avons vu, réorganisé l’Eglise d’Allemagne. Les pouvoirs laïques, en condescendant à l’entente avec Rome, avaient implicitement admis que l’établissement religieux ne pouvait renaître de ses ruines qu’avec l’assistance du Saint-Siège. Mais ils auraient voulu que le vicaire de Dieu, pareil au Dieu d’Aristote, se désintéressât de cette Eglise qu’il venait de créer à nouveau ; un artificieux travail commença pour installer dans l’Eglise l’Etat omnipotent. Après s’être servi de Rome pour encadrer les sujets catholiques, l’Etat prétendait, dans ces cadres nouveaux qu’une fois pour toutes le Pape avait bénis, demeurer le seul maître. A nulle époque, sauf peut-être en certaines périodes de l’histoire byzantine, la police des consciences ne fut plus subtilement tatillonne.

Le souverain protestant du Wurtemberg nommait les curés : révoque apprenait leurs noms par le journal ; et, lorsqu’en 1844

  1. Voyez la Revue des 15 juillet 1903, 15 janvier et 1er septembre 1904.