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de 573 employés à Berlin, 43 à Londres, 63 à Francfort. Elle est dirigée par 6 gérans responsables, elle a 6 directeurs suppléans, 3 avocats conseils, 22 fondés de pouvoir ; le Conseil d’administration se compose de 21 membres, parmi lesquels M. Ballin, directeur de la Compagnie de navigation Hambourg-Amérique, Herzog, secrétaire d’État en retraite, etc.

Si l’on embrasse l’ensemble des opérations auxquelles la Société d’Escompte consacre aujourd’hui son activité, on trouvera qu’il ressemble bien peu au programme esquissé par le fondateur. A côté des affaires de banque proprement dites, escompte, avances sur nantissement, encaissemens, commissions : , ouvertures de crédit, la Diskontogesellschaft participe à la fondation d’entreprises de toutes sortes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, elle s’intéresse à des mines, à des usines, dont elle facilite la transformation en sociétés par actions et dont elle se charge de placer les actions et les obligations sur le marché ; elle offre ses services aux États, aux villes, aux provinces qui ont besoin de faire appel au crédit ; ensemble avec d’autres institutions ou maisons de banque, elle prend ferme l’emprunt ; la différence entre le cours d’achat et le cours d’émission représente le bénéfice, qu’augmente parfois une commission supplémentaire ; elle élabore des projets de conversion dont elle facilite l’exécution, en un mot, à côté de la banque ordinaire, terre à terre, elle fait de la haute finance. Lorsqu’elle ouvre aux pays étrangers des débouchés sur le marché des capitaux en Allemagne, elle rend service à l’emprunteur, mais aussi au prêteur. car elle assure des relations commerciales entre l’Allemagne et les Etats, les particuliers étrangers. Mais toutes ces entreprises ne sont pas également heureuses. Malgré toute la routine que donne une longue pratique, malgré toute l’habileté, toute la prévoyance d’hommes rompus aux affaires, généralement bien renseignés, les gérans de la Diskontogesellschaft ne sont pas à l’abri d’erreurs et de fautes de jugement. Insuffisamment renseignés par les agens qu’ils envoient au dehors, ils apprécient d’une façon trop optimiste les chances d’avenir d’une entreprise ancienne qu’il s’agit de mettre en actions, la fortune d’un établissement nouveau, la solidité des finances d’un État ou d’une corporation publique, le coût et le rendement d’une ligne de chemin de fer.

Parmi les affaires malheureuses, à côté d’entreprises industrielles en très petit nombre, il faut citer la fondation d’une