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des continens constatée tout à l’heure ou le déplacement progressif des lignes d’activité volcanique. Nous retrouverons le même trait dominant à propos d’autres chapitres de la géologie générale.

Successivement, la Péninsule bretonne, le Plateau central, les Vosges ont eu leurs glaciers, comme successivement aussi, l’Ecosse, le Morvan, le Tyrol, l’Auvergne, ont eu leurs volcans ; et, chose remarquable, c’est en conséquence du développement de l’action corticale que des localités diverses se sont trouvées, les unes après les autres, en possession soit de l’altitude nécessaire au développement des glaciers, soit de la structure souterraine déterminante des volcans. C’est là une circonstance générale digne de la plus haute attention que, si à chaque période les mêmes mécanismes remplissent les mêmes fonctions, à chaque fois, c’est dans des localités spéciales ; de sorte que, au bout d’un temps convenable, tout point de la surface du globe a subi les diverses conditions physiologiques possibles.

À propos de glaciers, comme à propos de volcans, il faut se rappeler la fragilité des appareils qu’ils mettent en œuvre. Il suffit d’un temps relativement court pour qu’un cratère soit éparpillé, effacé à tout jamais, et une promenade en Auvergne suffit à montrer les progrès vers la suppression, des anciens vestiges volcaniques. Pour les glaciers, il en est de même et, par exemple, les zones des roches moutonnées qui enserrent les mers déglace de nos Alpes témoignent bien, par l’état d’usure de leurs régions supérieures, qu’elles sont en voie de disparition. Certains traits de l’activité volcanique sont cependant très résistans, comme les coulées de roches et les lits de cendres stratifiées sous l’eau ; les traces glaciaires au contraire sont des plus éphémères et plus d’une fois on a cru les retrouver à tort dans des produits de phénomènes tout différens, par exemple dans des accidens de la dénudation ou érosion souterraine.


V

Ceci nous amène, par une transition insensible, à constater, dans l’enveloppe gazeuse de la terre, un vrai tissu, comparable à celui qui compose l’écorce solide et dans lequel les fonctions toujours renouvelées d’une physiologie proprement dite sont à