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L’ÉVOLUTION
DE
L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

Depuis un demi-siècle environ, la métallurgie, faisant appel à toutes les ressources de la chimie, a substitué aux procédés empiriques reposant sur des traditions confuses et variables d’un point à l’autre, aux recettes et aux tours de main généralement secrets, des méthodes de travail rationnelles, uniformes dans leurs principes et s’appuyant sur des données scientifiquement établies. Aujourd’hui, la marche des appareils est constamment soumise au contrôle de l’ingénieur et du chimiste : minerais, combustibles, gangues, etc., tout cela est soigneusement étudié et aucun produit ne sort d’une usine sans que les propriétés mécaniques et physiques, sans que la composition chimique en soient parfaitement connues. Dans toutes les installations de quelque importance, c’est par centaines que, chaque jour, on compte les analyses et les essais de résistance : c’est ainsi qu’on établit la valeur marchande de la matière fabriquée et qu’on peut savoir comment on doit la traiter en vue de nouvelles manipulations.

Mais ce n’est pas seulement à la chimie que la métallurgie moderne a fait appel : toutes les branches des sciences expérimentales, depuis la thermodynamique jusqu’à la cristallographie, ont été mises à contribution et, comme on pouvait s’y attendre, l’électricité a essayé, quelquefois avec succès, de se substituer aux méthodes les plus consacrées par le temps et par l’usage.