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afin que tu y fasses mon bonheur, employé tout ce que tes grâces et ta douceur te donnent de crédit pour en accélérer le travail, il faut que ton frère[1] y mette toute son activité.

« [on ne peut être heureuse, mon amie, quau sein de la nature, plus tu vivras plus tu seras persuadé de cette vérité, nous vivons dans un tems malheureux, je ne veux pas troubler ta raison par la perspective de l’avenir, mais quest-ce qui te manquera a la campagne pour y passer des jours agréables ? tu seras dans le voisinage de tes parens. tu habiteras une demeure charmante par sa situation, tu pourras t’y occuper tantost de la lecture, tantost des soins si doux d’une jeune mère de famille, je ne te parle pas de moi, mais je mettrai mon bonheur à faire le tien, lorsque mes affaires me forceront d’être à paris je t’écrirai fréquement. tu seras la recompense de mes travaux ; je viendrai oublier dans ton sein, les troubles de la ville, en attendant que je puisse t’avoir habituellement auprès de moi comme ma compagne, j’irai passer des semaines, des mois entiers avec toi. voici mon plan de vie. je me lèverai le matin avec le soleil, jirai dans ma bibliothèque m’occuper de quelque étude intéressante, j’ai une multitude de matériaux à mettre en ordre, a 10 heures un déjeuner que tu auras préparé toi même nous reunira, après déjeuner je retournerai à mon travail, tu pouras m’accompagner avec le tien, si les soins du ménage ne tapellent pas ailleurs, je supose que tu ten seras occupée le matin, a trois heures un dîner de poisson, de légumes, de volaille, de laitages, d’œufs, de fruits, produits par notre ile nous retiendrons une bonne heure à table, a 4 heures jusqu’à cinq du repos, un peu de musique, a cinq lorsque la chaleur sera passée, la pêche ou la promenade dans notre île jusqu’à 6. a six, nous irons voir tes parens et promener dans le voisinage, n’neuf heures, un souper frugal,] ensuitte le lit nous réunira

« à propos mon enfant, dis moi donc quel étoit ton dernier rêve ? ne taige pas deviné ! dis-moi la vérité, je t’embrasse de tout mon cœur.

« songe que notre chaumière doit être lépoque de notre félicité, hâte donc les travailleurs et leurs surveillans, que Dieu répande sur toi toutes ses faveurs. »

  1. Probablement Henry Didot.