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de dresser une carte météorologique de ces mers dangereuses. Il publie un bulletin mensuel. Mais ces observations n’ont pas un but purement scientifique, et au moyen d’un code de signaux, adopté par sir Robert Hart, le directeur général des douanes chinoises, cet établissement depuis 1898 avertit Chang-haï et les autres ports du Nord de la Chine et de la Mandchourie, de la marche des typhons et des tempêtes venant du Nord[1].

Marchant sur les traces de leurs émules catholiques, les missionnaires russes orthodoxes, dont le quartier général est à Pékin, ont aussi publié des relations de voyage précieuses. Mentionnons, entre autres, le livre de l’archimandrite Palladius, traduit en anglais sous ce titre : An expédition through Mandchuria, from Peking to Blagovestchensk (1870). Le protectorat sur la Mandchourie, récemment obtenu par la Russie, rendra les explorations dans ce pays moins périlleuses et provoquera sans doute de nouvelles études de la part des évangélistes pravoslaves.

Les évangélistes protestans, tard venus dans le champ de la mission payenne, puisqu’ils n’ont guère commencé qu’au XVIIIe siècle, n’ont pas encore pu fournir d’aussi importantes contributions à l’exploration du globe terrestre. Elles sont relatives surtout à la Palestine et aux régions voisines, à l’Arménie, à la Birmanie, à Sumatra et aux Iles de la Sonde. Citons en première ligne les ouvrages du Révérend Edward Robinson, sur la géographie de la Palestine (1838) et les notes de F. -W. Holland, missionnaire bâlois, sur la Péninsule du Sinaï (1856). Trois sociétés se sont formées pour continuer leurs investigations dans la Terre sainte ; une en Angleterre, sous le titre de Palestine exploration funds (depuis 1864, trimestriel) ; l’autre, en Allemagne, qui s’appelle Mittheilungen von dem Palestina Verein (depuis 1885), et enfin la troisième aux États-Unis : Palestine Exploration Society depuis 1871. Les deux premières, dans leurs bulletins illustrés ont publié des récits d’explorations géographiques ou de fouilles archéologiques, des estampages d’inscriptions, et ont réussi à identifier un grand nombre de localités citées par la Bible avec des villages ou des ruines actuels[2].

  1. Piollet, Histoire des Missions catholiques françaises, t. III. p. 229 ; Armand Colin.
  2. L’un des principaux services rendus à la science par les agens de la première Société est l’établissement de la grande carte de Palestine au 1/63 360e en 28 feuilles, dressée par les lieutenans C. -R. Couder et. H. -H. Kitchener, Londres, 1880.