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divers (santé, intendance, administration). Il y a 32 000 chevaux, 684 bouches à feu de campagne ou de montagne.

Ce qui frappe immédiatement dans cette armée, c’est le faible effectif de la cavalerie qui ne s’élèverait en réalité qu’à 4 000 hommes, moins de 3 p. 100 du total, tandis que la cavalerie française compte sur le pied de paix 65 000 hommes environ, ou 12 pour 100 de l’effectif des troupes métropolitaines, gendarmerie non comprise. La cause en est non pas tant la rareté des chevaux, dont il se trouve 1 500 000 au Japon contre 3 millions en France — que la mauvaise qualité de ces animaux. En revanche, l’artillerie est proportionnellement aussi nombreuse qu’en France.

Que deviennent ces formations en temps de guerre ? Le nombre des unités de l’armée active ne varie pas ; elles sont seulement complétées par leurs réservistes, de façon que les compagnies d’infanterie se trouvent portées de 156 à 226 hommes, les batteries d’artillerie de 128 à 159, ou 151, suivant qu’il s’agit de batteries de campagne ou de montagne, l’escadron de cavalerie restant à l’effectif de 130. De plus, comme en Allemagne, il est formé dans chaque division des troupes de remplacement, qui comprennent 4 bataillons d’infanterie, un escadron de cavalerie, une batterie d’artillerie, une compagnie du génie et une compagnie du train. En y comprenant ces troupes et les unités non combattantes, l’effectif de la division mobilisée s’élève à 25 000 hommes[1] et 5 500 chevaux ; si l’on ne compte pas les troupes de remplacement, la division sur le pied de guerre a un effectif de 14 000 combattans.

Le total général de l’armée active mobilisée, y compris les troupes de remplacement et les troupes non endivisionnées, brigades indépendantes de cavalerie et d’artillerie et autres, s’élève à 339 000 hommes. C’est la véritable force combattante dont peut disposer immédiatement le Japon. L’armée de dépôt (1re classe) qui compte 50 000 hommes et 8 000 chevaux[2] n’est en effet pour ainsi dire pas instruite et, bien qu’on ait prévu le groupement de ses unités en brigades mixtes, il est clair qu’elles ne pourraient être réellement utilisables qu’assez longtemps

  1. 592 officiers, 2 667 sous-officiers et 21 758 soldats.
  2. Cet effectif comprend 52 bataillons d’infanterie. 17 escadrons de cavalerie, 19 batteries d’artillerie, 13 compagnies du génie et autant du train. Les brigades mixtes entre lesquelles doivent être groupées ces unités comprendraient 6 à 8 bataillons d’infanterie, un escadron de cavalerie, une batterie d’artillerie, une compagnie du train et des services accessoires,