Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le nombre total d’abonnés au gaz en 1903 était à Paris de 491 193, et seulement de 36 542 hors Paris.

Pour l’éclairage privé, ces abonnés utilisaient 2 011 250 becs dans Paris et 199 325 dans les communes de la Seine et de Seine-et-Oise.

Depuis 1894, les abonnés habitant des logemens d’un loyer annuel inférieur à 500 francs sont exonérés des frais de location des compteurs et d’entretien, qui, avant cette convention, frappaient tous les consommateurs de gaz et pesaient lourdement surtout sur les petits consommateurs. Il y a 188 741 abonnés exonérés à présent de ces frais accessoires, c’est-à-dire payant le gaz net 20 centimes le mètre cube depuis le 1er janvier 1903.

Il est curieux de constater qu’un très grand nombre des maisons parisiennes n’a pas de conduites de gaz.

Sur un peu plus de 80 000 maisons, le nombre des conduites montantes n’était, en 1903 que de 51 060, réparties dans 38 800 maisons ; c’est-à-dire que plus de la moitié des maisons n’en possédaient pas encore.

La consommation totale de 1902 a été de 319 327 000 mètres cubes de gaz ayant produit une recette (au tarif de 30 centimes le mètre pour les particuliers et de 15 centimes pour la Ville) de 88 740 823 francs. En dehors du gaz, par la vente des produits accessoires, la Compagnie parisienne encaisse d’autres recettes ; la totalité de ses ventes a atteint 112 006 000 francs, dont elle a dû abandonner 10 591 900 francs pour la part de la Ville de Paris dans ses bénéfices et pour le droit d’octroi de 2 centimes par mètre cube consommé, suivant les stipulations de son traité. Des charges fiscales aussi lourdes n’existent ni à Londres ni à Berlin ; mais le budget de Paris en a certainement besoin.

Les Parisiens, qui ont brûlé, sur ces quantités, environ 289 538 000 mètres cubes de gaz dont 43 735 090 pour l’éclairage public, en 1902, sont-ils bien éclairés ?

Depuis l’adoption de l’incandescence, on peut affirmer que Paris, qui s’était laissé dépasser pour l’éclairage des voies publiques par Berlin, Hambourg, Liverpool et Edimbourg, a repris le premier rang.

Nulle part la lumière n’est aussi également distribuée, et l’observateur impartial n’y peut constater ces écarts énormes qui existent entre les différentes parties de beaucoup d’autres grandes villes, où les quartiers excentriques sont parfois à peine éclairés,