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la ligne française profite de cet instant de désarroi pour l’attaquer (voir la relation très frappante de Joubert).

Ulm. Bataille prévue sur l’Iller et qui n’a pas eu lieu. Soult devait déboucher par Memmingen et arriver sur les derrières de l'ennemi, que Marmont, Lannes, Murat et Ney devaient attaquer au sud d’Ulm.

léna. Les Prussiens étaient supposés à Weimar ; l’Empereur marchait contre eux avec quatre corps d’armée ; Davout, à 30 kilomètres vers la droite, devait se porter, le 14, sur le flanc et les derrières de l’ennemi[1] ; Bernadotte assurait la liaison de Davout avec le gros de l’armée. Les dispositions des Prussiens empêchèrent ce plan de se réaliser.

Eylau. Davout et Ney sont dirigés, chacun de leur côté, sur le flanc et les derrières des Russes. La marche de Ney est arrêtée par les Prussiens ; l’arrivée de Davout décide du succès.

Ratisbonne-Eckmuhl. Davout doit attaquer, puis contenir l’ennemi, tandis que Masséna, venant de Landshut, tombera dans son flanc gauche à Eckmuhl. Les Autrichiens se trouvèrent serrés à l’ouest d’Eckmuhl et obligés de se retirer précipitamment.

Wagram. Pendant que le gros de l’armée combat dans la plaine, Davout progresse sur le plateau de Neusiedel, avec mission de déborder l’ennemi. L’Empereur suit ses progrès de loin avec anxiété, et c’est l’apparition de notre artillerie en avant de Neusiedel qui décide le moment de l’attaque générale.

Lutzen. Pendant que le gros de l’armée débouche sur le front des alliés, Bertrand a l’ordre de tomber dans leur flanc gauche. Son retard décida l’Empereur à renverser sa manœuvre et à déborder la droite.

Bautzen. Ney, venant d’Hoyerswerda, devait se diriger sur les derrières des alliés. Il se trouvait nettement séparé du gros, et son hésitation fit échouer la combinaison de l’Empereur.

La bataille de rupture ne constitue donc pas la tactique napoléonienne.

Les attaques ne se font généralement pas non plus avec des troupes en masse.

Austerlitz. Nous avons de 70 à 75 000 hommes sur un front

  1. Ordre donné, le 13 au soir, à Davout, d’après le journal du 3e corps : « L’Empereur avait le projet d’attaquer le lendemain, il ordonnait à M. le Maréchal de se porter sur Apolda afin de tomber sur les derrières de cette armée. »