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À présent, ses cours prennent deux heures, de six à huit. Et l’impression dominante, lorsqu’on en sort, peut se traduire par cette réflexion entendue : « Jusqu’où peut aller la patience humaine ! » Le pire est qu’on n’en sait guère plus, après qu’avant, sur le massage pratique. On s’explique pourquoi la composition finale de ce cours n’est pas obligatoire.


Juin. — Bizarre convocation ce soir. Les élèves libres de la Pitié sont priées de se rendre à l’hospice de Bicêtre pour des leçons de douche, les vendredis 19 et 26 juin à neuf heures et demie du matin. Cet appel est signé du docteur Bourneville en personne. Obligation, me dit-on, d’y répondre, sous peine d’être fort mal notée. Je pense qu’une séance peut suffire et j’irai donc à Bicêtre dans huit jours.

En attendant, nos présences sont exigées de plus en plus souvent. Je continue mon stage du matin, plusieurs fois par semaine. L’après-midi, on nous convoque pour différentes leçons : emmaillotage, soins spéciaux aux femmes, etc. Le soir, à six heures trois quarts, cours pratiques, au moins tous les deux jours, et, six fois par semaine, cours théoriques ou composition de huit à neuf.


26 juin au soir. — Dure journée. Bicêtre à neuf heures et demie. Présence à deux heures à la Pitié ; six heures trois quarts, cours pratique ; huit heures, composition de prix.

L’excursion de ce matin me laisse par-dessus tout un souvenir pénible. En route pour Bicêtre à huit heures, par un temps radieux, j’y suis arrivée me hâtant, en retard sur l’heure dite, grâce aux difficultés de communication. Mais, comme j’entrais, la voiture du chef m’a dépassée : je ne suis pas en faute.

Une grande cour, des plates-bandes, une autre grande cour, d’autres plates-bandes. Soleil de plomb. On marche dix minutes avant d’arriver au service des enfans où se donne la leçon de M. Bourneville. Il entre devant moi. Dans la cour fermée où nous sommes, je suis étonnée de voir de grands garçons. C’est donc un service mixte ? Mais non, seulement ma surprise devient de la consternation. On a choisi le quartier des jeunes gens pour enseigner la douche aux infirmières…

Plus exactes que moi, une vingtaine d’élèves de la Pitié sont déjà rassemblées. Je les rejoins. Nous suivons le chef dans une