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du général Linéwitch, vers sept heures trente du soir. Deux autres bataillons japonais, marchant par le haut des remparts, y arrivèrent vers deux heures du matin.

Russes. — Le 13 août, le général Linéwitch était renseigné sur les deux points ci-après, par une reconnaissance faite, la veille, par son chef d’état-major : les chemins vers Pékin étaient libres ; et les Chinois, d’après les rapports des habitans des villages traversés, avaient concentré tous leurs moyens pour la défense de la Ville tartare.

Informé que les Japonais se proposaient d’attaquer Pékin avec leurs seules forces, avant le jour qui avait été fixé, d’un commun accord, par les alliés, le général Linéwitch charge le général Wassilewsky, le 13, à deux heures du soir, de diriger une forte reconnaissance offensive vers Toung-Pien-Men, avec mission de chercher à s’emparer de cette porte, si les circonstances le permettent. A deux heures du matin, le général Wassilewsky est maître de cette porte. Le reste du contingent russe, qui s’était mis en mouvement dans la soirée et avait bivouaqué, la nuit, sur la rive nord du Canal Impérial, à hauteur du corps américain, se présenta devant Toung-Pien-Men, vers huit heures du matin ; à midi seulement, deux bataillons russes, sous les ordres du général Linéwitch, pénétraient dans la Cité chinoise : le soir, vers sept heures, ils arrivaient aux Légations.

Américains. — Le contingent américain avait quitté Tong-Tchéou, dans l’après-midi du 13 août, par la route qui suit la rive sud du Canal Impérial et était venu bivouaquer au deuxième barrage. Une reconnaissance de cavalerie poussée, le même jour, dans la direction de Toung-Pien-Men, avait signalé que la route de Pékin n’était point défendue. Le contingent américain avait perdu, le 14, dès le matin, le contact avec le corps principal russe qui avait passé la nuit, sur l’autre rive de ce canal, à sa hauteur. De concert avec le corps français, avec lequel il entrait en relations, ce même jour, vers cinq heures du matin, le contingent américain occupait, vers neuf heures, le village situé près du premier barrage, à 2 500 mètres environ de Toung-Pien-Men. Entraîné par les troupes qu’il avait lancées, de ce point, en avant pour reconnaître les villages situés sur son front et sur son flanc gauche, le général américain poussa progressivement jusqu’à Toung-Pien-Men, avec toutes ses forces, oubliant d’aviser