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LE PÈLERIN
Regardant une étoile au ciel épanouie
Un jeune homme marchait : son léger manteau bleu
Diminuait toujours. Ce manteau c’est la vie,
Le jeune homme c’est l’âme, et l’étoile c’est Dieu !

« Avec des petites pièces comme celle-là, comme les quatre vers d’Olivier en tête des poésies recueillies par des sentiers fleuris, etc., on ferait une charmante anthologie après le christianisme.

« J’aurais bien besoin, pour me faire une exacte idée de la victoire de M. Druey[1], des explications de M. Frossard : je suis un peu tenté de croire, comme M. Berryer, à la coalition des philosophes hégéliens ou voltairiens avec les radicaux chrétiens dans cette abolition de la confession d’Augsbourg : est-ce donc une bêtise que je dis là ? J’en ai parlé l’autre jour à la rencontre avec M. Rossi, mais c’était moi qui étais le mieux informé.

« Je vois souvent Mme de Tascher qui a passé assez bien cet hiver : je ris avec elle de tout cela, et de notre coalition ici et de toutes choses, et très innocemment ; car elle a la foi au fond, et le rire avec elle n’a rien d’amer. Elle s’informe toujours de Mme Olivier ; mais nous allons même jusqu’à rire de ma belle fiancée comme elle dit, que je lui montrai au haut du grand escalier, beau papillon d’argent aux grandes ailes bleues. — Les ailes ne sont-elles pas déjà un peu tombées ?


« Rappelez-moi au souvenir de tous : j’ai dîné une fois avec M. Verny, le pasteur protestant, ami de M. Vinet.

« Comment sont-ils ?

« Amitiés à M. Espérandieu, Ducloux, Vulliemin, Péclard, Durand, Scholl, etc., à Mme Régnier ; j’espère que Mlle Sylvie est mieux : j’offre mes hommages à Mme Ruchet. Je serre la main à M. Ruchet, à Lèbre, à M. Urbain si vous êtes à portée : j’embrasse les petits sur les quatre joues.

« J’embrasse même Mme Olivier et vous, cher ami.

« SAINTE-BEUVE.


« Par Mme Forel, que je salue bien respectueusement, je vous prie de me rappeler au souvenir de M. de Brenles : et

  1. M. Druey fut le principal auteur de la révolution qui bouleversa le canton de Vaud, en 1845.