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suite de l’exécution de cet ordre. Il est battu et repoussé avec de grandes pertes.

La bataille de Sedan est préparée par l’ordre suivant[1], daté du quartier général de Busancy, à 11 heures du soir, dès le 30 août 1870 :

« Quoiqu’on n’ait pas encore reçu de compte rendu indiquant en quels points les corps d’armée ont terminé le combat, il n’en est pas moins certain que partout l’ennemi s’est replié et a été battu..

« Il faut demain, dès le grand matin, continuer le mouvement en avant, attaquer vigoureusement l’ennemi partout où il se trouve de ce côté de la Meuse, et le refouler dans l’espace le plus étroit possible entre ce fleuve et la frontière belge.

« La subdivision d’armée de Son Altesse Royale le Prince royal de Saxe a en particulier pour mission d’empêcher l’aile gauche de l’ennemi de s’échapper vers l’est. Il y aura lieu de faire passer, si possible, deux corps d’armée sur la rive droite de la Meuse pour attaquer l’ennemi sur ses flancs et sur ses derrières, dans le cas où il prendrait position en face de Mouzon.

« La IIIe armée agira de son côté contre le front et l’aile droite des Français. Etablir sur la rive gauche le plus d’artillerie possible pour troubler les colonnes adverses qui camperaient dans la vallée de la Meuse, et sur l’autre rive en aval de Mouzon.

« Si l’ennemi pénétrait sur le territoire belge sans être immédiatement désarmé, on devrait l’y poursuivre sans hésiter.

« Sa Majesté partira d’ici pour Sommauthe à 8 h. 30 du matin. »

Les autres indications pour la bataille de Sedan ont été données verbalement.

A partir de cette triste époque, les armées régulières françaises ont disparu. Les circonstances deviennent plus faciles encore pour les Allemands. La correspondance du maréchal de Moltke donne de nombreux sujets d’étude, bien intéressans, bien utiles, au sujet de l’investissement de Paris ; des opérations contre Metz, puis contre Orléans, sur la Loire, dans le Nord, dans l’Est. Mais les citations que nous avons déjà faites suffisent largement pour montrer les procédés dont s’est servi le grand état-major allemand.

  1. Correspondance militaire du maréchal de Moltke, Ire vol., p. 334.