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recensement des industries et professions (Dénombrement général de la population du 29 mars 1896), à laquelle nous nous sommes déjà référés pour ce qui touche le mineur houilleur, on constate que la métallurgie fournit un contingent de 7,93 pour 100 d’ouvriers âgés de cinquante-cinq à soixante-quatre ans. Et il faut lire ici la métallurgie tout entière, au sens le plus étendu, le travail de tous les métaux, puisque ce chiffre de 7,93 est obtenu par une moyenne prise entre 8, 15 pour 100, qui s’applique à la métallurgie du fer et de l’acier, et 6,43 pour 100, qui représente la part de la métallurgie des « métaux ordinaires » (sans doute les « petits métaux, » cuivre, zinc, etc. ? )[1]. La seule métallurgie du fer et de l’acier, la métallurgie proprement dite, fournirait donc un contingent, ou plutôt une réserve, de 8,15 pour 100 d’ouvriers au-dessus de cinquante-cinq ans et au-dessous de soixante-cinq ; beaucoup plus que les mines de houille, qui ne laissent que 6,11 pour 100 ; plus que les verreries et les fabriques de faïence et de porcelaine, pierres et terres au feu (7,71 pour 100) ; à peine moins que les industries textiles (8,81 pour 100).

Dans la hiérarchie interprofessionnelle, interindustrielle, de la peine, le travail du fer et de l’acier devrait en conséquence occuper l’avant-dernière ligne par ordre décroissant, c’est-à-dire que le travail des mines et celui des verreries seraient plus durs ; qu’il n’y aurait de moins dur, parmi les industries comparables, que le travail des textiles. Il est vrai qu’en prenant les chiffres qui marquent la proportion des ouvriers âgés de soixante-cinq ans et au-dessus, la métallurgie monterait ou descendrait du deuxième rang au troisième : moins pénible, à cette mesure de l’ « usure » plus ou moins rapide de la vie, qu’il ne l’est dans les mines de houille (métallurgie : 2,62 ; mines : 1,51 pour 100 d’ouvriers de soixante-cinq ans et au-delà), le travail y serait un peu plus pénible, un peu plus usant, que dans les verreries et faïenceries (2,83 pour 100) et sensiblement plus que dans les industries textiles (3,88 pour 100).

  1. Et voilà bien encore une fois la difficulté de comparer des statistiques dont les cadres ne sont pas les mêmes ! C’est ainsi qu’un peu plus bas, dans ce tableau : Proportion pour 100 des employés et ouvriers, par catégories d’âge, pour chaque sous-profession (t. IV des Résultats statistiques du recensement des industries et professions) on trouve, sous la rubrique : Travail du fer, de l’acier, des métaux divers (6,19 pour 100), forges (6,03), fabriques de tôlerie (6,36) ; mais quelles « forges » et quelle « tôlerie ? » Sont-ce ou ne sont-ce pas de celles qui sont à l’ordinaire comprises, jusqu’à en constituer deux des ateliers principaux, dans l’industrie métallurgique ?