Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 15.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques croquis, et moi, des notes qui me serviront à envoyer quelques lignes au Journal des Débats[1]. Je vous renvoie à mon récit, et je vous épargne, jusque-là toute description. J’espère visiter Amboise, mercredi prochain ; je vais aujourd’hui voir au château de Blois la place où le duc de Guise fut assassiné. Demain, je pars à huit heures pour le château du prince de Talleyrand. Je vous écrirai d’ici avant mon départ pour la Touraine et après avoir reçu vos nouvelles mardi prochain.

Veuillez dire mille choses de ma part à mon collègue M. De Latour, et remercier M. Trognon et le Duc de Montpensier de leur aimable souvenir.

De mon côté, je suis chargé de vous adresser des remerciemens pour le souvenir que vous avez accordé à la châtelaine de Beauregard[2] et à ses filles. Barbier est aussi bien reconnaissant de votre obligeance pour lui. Nous passons ensemble de délicieuses journées ; il ne me manque, mon cher Prince, que d’être auprès de vous, et de vous prouver, de plus près que je ne le puis ici, mon invariable attachement.

C. F.

J’espère n’avoir aucun besoin de mes pistolets ; c’est un oubli de Salmon, entre mille autres, mais j’aime mieux qu’il ne soit pas réparé.


Beauregard, 30 août 1837.

Mon cher Prince,

Je vous remercie de tout mon cœur de votre lettre de samedi dernier. Elle m’a fait un plaisir d’autant plus vif que, depuis deux jours, je n’avais pas de vos nouvelles. Mais c’est bien ma faute : je ne me suis décidé qu’au dernier moment à rester ici deux jours de plus et je n’ai pas eu le temps de vous en prévenir, en sorte que vos chères lettres ; m’attendent à Bordeaux, où je vais d’autant plus me dépêcher d’arriver. Je pars dans une heure pour la Touraine ; Barbier m’accompagne. Nous allons visiter Amboise, Chenonceaux, Tours et Poitiers ensemble. Ce pays est tout peuplé de châteaux et de souvenirs, et ce qui en reste est admirable. J’ai vu Valençay : c’est un séjour tout à fait royal et M. le prince de Talleyrand m’y a fait un accueil très

  1. Les lettres ainsi envoyées au Journal des Débats, et publiées par lui en 1837, ont été recueillies dans le volume Voyages et Voyageurs. Paris, 1856, Michel Lévy.
  2. Mme la comtesse de Sainte-Aldegonde.