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le crie, malgré nous. Quand la politique radicale-socialiste ne détruirait pas, pièce à pièce, sous nos yeux, tout ce qui a fait jusqu’ici, à travers tant d’épreuves, la force, la richesse et l’honneur de la France ; quand elle ne menacerait point de briser ou d’énerver notre armée, notre flotte, nos finances, notre crédit, notre industrie ; quand elle ne porterait pas la main sur nos libertés les plus chères et les plus saines ; quand elle ne ferait que s’attaquer à la croix de nos missionnaires, et au crucifix de nos sœurs, que proscrire les congrégations, fermer leurs écoles, tarir leurs ressources et arrêter leur recrutement, la politique radicale-socialiste, par cela seul, porterait à notre puissance et à notre expansion dans le monde un coup peut-être mortel. Veut-on la caractériser d’un mot, je n’en trouve qu’un ; — je l’ai déjà employé[1] ; mais il est le seul : la politique de l’anti-cléricalisme est, pour la France, une politique de suicide national.


ANATOLE LEROY-BEAULIEU.

  1. Les Doctrines de Haine : l’Anti-cléricalisme, p. 227.