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crise, redoubler d’efforts pour hâter son mouvement en avant. » Et dans la relation de la campagne, de Moltke ajoute : « Il suffisait de forces relativement faibles pour défendre la grande coupure formée par l’Iser ou celle de l’Elbe selon qu’on voulait réunir des forces supérieures pour opérer contre le prince royal ou le prince Frédéric-Charles. »

Les quatre divisions de cavalerie autrichienne, bien pourvues d’artillerie et opérant comme dragons, étaient plus que suffisantes pour remplir cette mission. Mais il aurait fallu que cette cavalerie consentît à combattre à pied.

En ce qui concerne la cavalerie dans le combat, il est facile d’établir que la bataille de Sadowa eût été gagnée par les Autrichiens, s’ils avaient appliqué les principes exposés par Sheridan.

Le matin du 3 juillet, l’armée autrichienne est concentrée à l’ouest de Kœniggraetz. Le Feldzeugmeister Benedeck se propose d’attendre l’ennemi sur les hauteurs entre l’Elbe et la petite rivière Bistritz. Il place en 1re ligne, face au nord-ouest de Lubno à Chlum, trois corps d’armée : le corps saxon à gauche, avec sa cavalerie à l’extrême gauche, puis le Xe et le IIIe corps d’armée. Il établit en réserve, derrière l’aile gauche, le VIIIe corps d’armée et la Ire division de cavalerie, sous les ordres du général Edelsheim ; à l’aile droite il place les IVe et IIe corps, établis de Chlum jusqu’à Lochenitz sur l’Elbe, avec la 2e division de cavalerie légère de Tour et Taxis, surveillant les ponts de l’Elbe et le cours d’un petit affluent : la Trottina. Enfin, en réserve générale, en arrière de Chlum, il garde les Ier et VIe corps d’armée, la réserve d’artillerie et les 3 divisions de grosse cavalerie des généraux prince de Schleswig-Holstein, Zaitseck et comte de Coudenhove.

Chaque corps d’armée dispose d’un régiment de cavalerie qui lui appartient en propre.

Le maréchal de Moltke attribue à l’armée autrichienne un effectif total de 200 000 combattans, dans lequel les 5 divisions de cavalerie entrent pour un effectif de 18 000 cavaliers, répartis en 118 escadrons et 10 batteries d’artillerie.

On sait ce que fut la bataille. La 1re armée prussienne et larmée de l’Elbe, formant un total de 125 000 hommes, sous le commandement du prince Frédéric-Charles, se porte à l’attaque dès 8 heures du matin sur un front de 12 kilomètres. A la gauche, le général Fransecky se Jette dans le bois de Swiep-Wald et