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300000 roubles ; mais cela n’assure pas à l’ouvrier un salaire de plus de 40 copeks par jour. À ce prix, les paysans travaillent Les cuirs fameux entre tous de Nijni-Novgorod, 500 hommes, dans trois districts, livrant pour 100 000 roubles de marchandises.

A Tver 350 hommes, répartis dans 165 ateliers, qui ne sont autres que l’isba du patron paysan, produisent de même pour 80 000 roubles de cuir travaillé.

La préparation des fourrures est aussi jusqu’à un certain point entre les mains des paysans. Ceux des gouvernemens de Wladimir et de Nijni-Novgorod confectionnent des pelisses et des bonnets de peau de mouton. A faire les chapeaux exportés en quantité considérable de Nijni et censés venus de Paris, 600 ouvriers gagnent environ chacun 4a somme infime de sept ou huit roubles par mois. Les bonnets en peau de chat et autres fourrures occupent 6 000 hommes dans un seul district. Les schouboks, les pelisses pour paysans, hommes et femmes, sortent du gouvernement de Wladimir ; 440 000 peaux de lièvres y sont apprêtées par 1 120 ouvriers. Ceux-ci gagnent de 10 à 27 copeks par peau de mouton.

Passons aux métaux : les haches, les faux, les charrues, les faucilles et autres instrumens aratoires qui, du gouvernement de Wladimir, s’exportent dans toute la Russie et jusqu’en Roumanie, sont en grande partie l’ouvrage des paysans.

A Worsm, un grand village de ce gouvernement, 4 000 hommes font exclusivement de la coutellerie. A Pawlov, ce sont des verrous ; dès le XVIIe siècle, ils étaient renommés. On sait combien la quincaillerie abonde à la grande foire de Nijni-Novgorod. En fabriquant des clous, un ouvrier gagne par semaine d’un rouble 50 à 2 roubles, payés d’avance et le fer fourni.

A Tver, sur 3 000 hommes, il y en a 1 300 qui ne font que des clous. On cite un village qui en produisait durant la première partie du XIXe siècle pour 200 000 roubles. Mais devant la concurrence des machines, cette industrie commence à tomber.

Iaroslav est renommé pour ses samovars et ses casseroles. Dans 23 villages de ce département on fabrique des ressorts de meubles, des chaînes, des étriers, distribués à Pétersbourg dans les meilleurs magasins et qu’emploie la cavalerie.

Les paysans du gouvernement de Moscou font de la batterie de cuisine et des serrures, ceux de Kostroma une bijouterie d’argent vendue relativement cher à Pétersbourg et à Moscou, mais